黒岩涙香 :: Kuroiwa Ruiko
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初出:「小説叢」1889(明治22)年9月
日本探偵小説の嚆矢とは此無惨を云うなり無惨とは面白し如何なること柄を書しものを無惨と云うか是れは此れ当時都新聞の主筆者涙香小史君が得意の怪筆を染め去年築地河岸海軍原に於て人殺のありしことを作り設け之れに探偵の事項を附会して著作せし小説なり予本書を読むに始めに探偵談を設けて夫より犯罪の事柄に移りお紺と云う一婦人を捜索して証拠人に宛て之れが口供より遂いに犯罪者を知るを得るに至る始末老練の探偵が自慢天狗若年の探偵が理学的論理的を以て一々警部に対って答弁するごとき皆な意表に出て人の胆を冷し人の心を寒らしむる等実に奇々怪々として読者の心裡を娯ましむ此書や涙香君事情ありて予に賜う予印刷して以て発布せしむ世評尤も涙香君の奇筆を喜び之を慕いて其著書訳述に係る小説とを求めんと欲し続々投書山を為す之をもって之を見れば君が文事に於ける亦た羨むべし嗚呼涙香君は如何なる才を持て筆を採るや如何なる技を持って小説を作るや余は敢て知らず知らざる故に之れを慕う慕うと雖も亦た及ばず是れ即ち天賦の文才にして到底追慕するも亦画餠に属すればなりと予は筆を投じて嗟嘆して止みぬ
明治廿二年十月中旬
香夢楼に坐して梅廼家かほる識しるす
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On dit que "Muzan" est le point de départ du roman policier japonais. Mais qu’est-ce donc que ce "muzan" ? Ce terme désigne ici un roman écrit par l’étrange et talentueuse plume de Namikawa Shōshi, alors rédacteur en chef du journal Miyako Shinbun, qui s’est inspiré d’un meurtre survenu l’an dernier sur le quai de Tsukiji, à la base navale, et qui y a mêlé des éléments de détective pour en faire une œuvre romanesque.
En lisant ce livre, on constate qu’il commence par une histoire de détective, puis passe au récit du crime : on recherche une femme nommée O-Kon, on la fait comparaître comme témoin, et c’est grâce à son témoignage que l’on parvient finalement à identifier le criminel. Le vieux détective, fier de son expérience, et le jeune détective, qui répond au commissaire avec une logique scientifique, sont tous deux inattendus et glacials, ce qui saisit et glace le cœur du lecteur par leur étrangeté ; le récit est réellement singulier et fascinant.
C’est Namikawa Shōshi lui-même qui, pour des raisons personnelles, m’a offert ce livre, que j’ai fait imprimer et publier. Le public a accueilli avec enthousiasme la plume singulière de Namikawa, et beaucoup, séduits par ses œuvres et traductions, ont écrit en masse pour nous les demander. Cela montre à quel point son talent littéraire est envié. Ah ! Quel don possède donc Namikawa pour écrire ainsi ? Quelles techniques emploie-t-il pour créer ses romans ? Je l’ignore, et c’est précisément parce que je ne le sais pas que je l’admire ; mais, même en l’admirant, je ne saurais l’égaler. C’est là un talent littéraire inné, impossible à imiter, et je ne peux que poser la plume et soupirer d’admiration.
Mi-octobre, 22e année de Meiji (1889)
Rédigé à Kōmurō par Umenoya Kaoru
世に無惨なる話しは数々あれど本年七月五日の朝築地字海軍原の傍らなる川中に投込ありし死骸ほど無惨なる有様は稀なり書さえも身の毛逆立つ翌六日府下の各新聞紙皆左の如く記したり
Il existe de nombreux récits de choses atroces dans le monde, mais rares sont ceux aussi horribles que celui du cadavre retrouvé le matin du 5 juillet de cette année, jeté dans la rivière près de la base navale de Tsukiji. Rien qu’à l’écrire, j’en ai la chair de poule. Le lendemain, le 6, tous les journaux de la capitale rapportèrent l’affaire comme suit :
◎無惨の死骸 昨朝六時頃築地三丁目の川中にて発見したる年の頃三十四五歳と見受けらるゝ男の死骸は何者の所為にや総身に数多の創傷、数多の擦剥、数多の打傷あり背などは乱暴に殴打せし者と見え一面に膨揚り其間に切傷ありて傷口開き中より血に染みし肉の見ゆるさえあるに頭部には一ヶ所太き錐にて突きたるかと思わるゝ深さ二寸余の穴あり其上槌の類にて強く殴打したりと見え頭は二ツに割け脳骨砕けて脳味噌散乱したる有様実に目も当られぬ程なり医師の診断に由れば孰れも午前二三時頃に受けし傷なりと同人の着服は紺茶堅縞の単物にて職業も更に見込附かず且つ所持品等は一点もなし其筋の鑑定に拠れば殺害したる者が露見を防がんが為めに殊更奪い隠したる者ならん故に何所の者が何の為めに斯く浅ましき死を遂げしや又殺害したる者は孰れの者か更に知る由なければ目下厳重に探偵中なり(以上は某の新聞の記事を其儘に転載したる者なり)
◎ Un cadavre atroce - Vers six heures du matin, on a découvert dans une rivière du quartier Tsukiji San-chome le corps d’un homme de trente-quatre ou trente-cinq ans. Qui a bien pu commettre cet acte ? Le corps portait de nombreuses plaies, de multiples écorchures, de nombreux coups. Le dos, notamment, qui semblait avoir été violemment frappé, était tout enflé, avec des entailles laissant voir la chair ensanglantée. Il y avait sur la tête un trou de plus de deux pouces de profondeur, probablement fait par une grosse vrille, et le crâne, vraisemblablement frappé à coups de marteau, était fendu en deux, les os du crâne brisés, la cervelle éparpillée, un spectacle vraiment insoutenable. Selon le diagnostic du médecin, toutes ces blessures auraient été infligées vers deux ou trois heures du matin. Les vêtements du défunt étaient un kimono simple à rayures bleu et marron, impossible de deviner sa profession, et il n’avait aucun objet sur lui. Selon l’expertise policière, il semble que le meurtrier ait pris soin de tout voler et cacher pour empêcher l'identification de la victime. On ignore donc qui il était, pourquoi il a subi une mort aussi misérable, et qui l’a tué. L’enquête policière se poursuit avec la plus grande rigueur. (Ce qui précède est la reproduction fidèle d’un article de journal.)
猶お此無惨なる人殺に附き其筋の調たる所を聞くに死骸は川中より上げたれど流れ来りし者には非ず別に溺れ漂いたりと認むる箇条は無く殊に水の来らざる岸の根に捨てゝ有りたり、猶お周辺に血の痕の無きを見れば外にて殺せし者を舁ぎ来りて投込みし者なる可し又此所より一町ばかり離れし或家の塀に血の附きたる痕あれど之も殺したる所には非ず多分は血に塗れたる死骸を舁ぎ来る途中事故ありて暫し其塀に立掛し者なる可し
Bien que l’on ait récupéré le cadavre dans la rivière, il fut établi, après enquête, qu’il ne s’agissait pas d'un corps emporté par le courant : il n'y avait aucun signe indiquant une noyade naturelle. Le corps avait été jeté au pied d'une berge non atteinte par l’eau. De plus, l'absence de traces de sang aux alentours suggérait que la victime avait été tuée ailleurs puis transportée et abandonnée à cet endroit.
À environ une centaine de mètres, des traces de sang furent retrouvées sur le mur d’une maison ; cependant, il fut également déterminé que ce n'était pas là que le meurtre avait eu lieu. Il est probable qu’au cours du transport du cadavre ensanglanté, un incident ait eu lieu, amenant les criminels à appuyer momentanément le corps contre ce mur.
殺せしは何者か殺されしは何者か更に手掛り無しとは云え七月の炎天、腐敗り易き盛りと云い殊に我国には仏国巴里府ルー、モルグに在る如き死骸陳列所の設けも無きゆえ何時までも此儘に捨置く可きに非ず、最寄区役所は取敢えず溺死漂着人と見做して仮に埋葬し新聞紙へ左の如く広告したり
Quant à savoir qui était le meurtrier et qui était la victime, aucun indice n’avait été trouvé.
Cependant, sous la chaleur étouffante de juillet, période de rapide décomposition des corps, et dans un pays comme le nôtre, où il n’existe pas d’endroit pour exposer les cadavres comme à la Morgue de Paris, on ne pouvait laisser indéfiniment le cadavre ainsi.
L’arrondissement le plus proche décida alors de considérer provisoirement ce cas comme celui d’un noyé et procéda à une inhumation sommaire, publiant l’avis suivant dans les journaux :
溺死人男年齢三十歳より四十歳の間当二十二年七月五日区内築地三丁目十五番地先川中へ漂着仮埋葬済○人相○顔面長き方○口細き方眉黒き方目耳尋常左りの頬に黒痣一ツあり頭散髪身長五尺三寸位中肉○傷所数知れず其内大傷は眉間に一ヶ所背に截割たる如き切傷二ヶ所且肩より腰の辺りへ掛け総体に打のめされし如く膨上れり左の手に三ヶ所、首に一ヶ所頭の真中に大傷其処此処に擦傷等数多あり、咽に攫み潰せし如き傷○衣類大名縞単物、二タ子唐桟羽織但紐附、紺博多帯、肉シャツ、下帯、白足袋、駒下駄○持物更に無し○心当りの者は申出ず可し
明治二十二年七月六日
最寄区役所
(右某新聞より転載)
Avis :
Homme noyé. Âge : entre 30 et 40 ans.
Date de repêchage : 5 juillet de la 22e année de l'ère Meiji (1889), à l'adresse : Tsukiji 3-chōme, numéro 15, dans la rivière.
Enterré provisoirement.
Caractéristiques physiques :
Visage allongé, Bouche fine, Sourcils noirs, Yeux et oreilles ordinaires, Une tache noire sur la joue gauche, Cheveux courts, Taille d’environ 1m60, Corpulence moyenne
Multiples blessures :
Grande plaie entre les sourcils,
Deux coupures dans le dos semblables à des entailles profondes, De nombreuses ecchymoses du haut de l’épaule jusqu’au bas du dos, Trois blessures à la main gauche, Une blessure au cou, Grande plaie au sommet du crâne, Nombreuses éraflures sur tout le corps, Gorge écrasée comme si elle avait été saisie violemment
Vêtements : kimono léger à larges rayures, veste en tissu de coton fin, ceinture en tissu de Hakata bleu, sous-vêtements, pagne, chaussettes blanches, sandales en bois.
Aucun objet personnel retrouvé.
Toute personne ayant des informations est priée de se manifester.
6 juillet 22e année de Meiji
Arrondissement concerné
(Reproduit d'un journal de l’époque)
人殺しは折々あれど斯くも無惨な、斯くも不思議な、斯くも手掛なき人殺しは其類少し去れば其日一日は到る所ろ此人殺しの噂ならぬは無りしも都会は噂の種の製造所なり翌日は他の事の噂に口を奪われ全く忘れたる如し独り忘れぬは最寄警察の刑事巡査なり死骸の露見せし朝の猶お暗き頃より心を此事にのみ委ね身を此事にのみ使えり、心を委ね身を使えど更に手掛りの無きぞ悲しき
Les meurtres ne sont pas rares, mais un meurtre aussi atroce, aussi mystérieux, aussi dépourvu de tout indice était exceptionnel. Ce jour-là, dans toute la ville, il n'était question que de ce crime ; mais dans une grande cité, les sujets de commérages se renouvellent rapidement : dès le lendemain, on parlait d'autre chose, et l’affaire sembla oubliée.
Seuls les agents de police de l’arrondissement n’oubliaient pas. Dès l’aube sombre où le cadavre avait été découvert, ils consacrèrent tout leur cœur et toute leur énergie à cette affaire. Mais malgré leurs efforts, l'absence totale d'indices rendait leur tâche profondément désespérante.
刑事巡査、下世話に謂う探偵、世に是ほど忌わしき職務は無く又之れほど立派なる職務は無し、忌わしき所を言えば我身の鬼々しき心を隠し友達顔を作りて人に交り、信切顔をして其人の秘密を聞き出し其れを直様官に売附けて世を渡る、外面如菩薩内心如夜叉とは女に非ず探偵なり、切取強盗人殺牢破りなど云える悪人多からずば其職繁昌せず、悪人を探す為に善人を迄も疑い、見ぬ振をして偸み視、聞かぬ様をして偸み聴、人を見れば盗坊と思えちょう恐き誡めを職業の虎の巻とし果は疑うに止らで、人を見れば盗坊で有れかし罪人で有れかしと祈るにも至るあり、此人若し謀反人ならば吾れ捕えて我手柄にせん者を、此男若し罪人ならば我れ密告して酒の代に有附ん者を、頭に蝋燭は戴かねど見る人毎を呪うとは恐ろしくも忌わしき職業なり立派と云う所を云えば斯くまで人に憎まるゝを厭わず悪人を看破りて其種を尽し以て世の人の安きを計る所謂身を殺して仁を為す者、是ほど立派なる者あらんや
Être policier – ou, dans le langage courant, détective – est à la fois l’un des métiers les plus détestables et l’un des plus honorables.
Détestable, car il faut cacher son cœur, se mêler aux gens en feignant l’amitié, tirer leurs secrets sous des airs de bonté pour immédiatement les livrer aux autorités ; un détective est, comme on dit, souriant à l’extérieur comme un bodhisattva, et féroce à l’intérieur comme un démon – non pas une femme, mais un détective.
Sans voleurs, assassins, ni criminels, ce métier ne prospérerait pas.
Pour traquer les criminels, il faut en venir à soupçonner même les honnêtes gens, à espionner en secret leurs faits et gestes, à écouter en cachette.
Le détective finit par penser que tout inconnu qu’il croise pourrait être un voleur, et il en arrive à prier intérieurement : "Que cet homme soit coupable !", "Que celui-ci soit un criminel !"
Tel un démon sans porter de chandelle sur la tête, il en vient à maudire chaque personne qu’il rencontre.
Et pourtant, aussi répugnant soit ce métier, il est aussi profondément noble : car malgré l'hostilité du monde, il dévoile les criminels et œuvre ainsi au bien-être des gens.
Se sacrifier pour la justice – existe-t-il une plus grande mission ?
五日の朝八時頃の事最寄警察署の刑事巡査詰所に二人の探偵打語らえり一人は年四十頃デップリと太りて顔には絶えず笑を含めり此笑見る人に由りて評を異にし愛嬌ある顔と褒めるも有り人を茶かした顔と貶るも有り公平の判断は上向けば愛嬌顔、下へ向ては茶かし顔なる可し、名前は谷間田と人に呼ばる紺飛白の単物に博多の角帯、数寄屋の羽織は脱ぎて鴨居の帽子掛に釣しあり無論官吏とは見えねど商人とも受取り難し、
Vers huit heures du matin, le 5 du mois, deux détectives discutaient dans la salle de garde du poste de police le plus proche.
L'un d’eux, âgé d'environ quarante ans, était corpulent et arborait un sourire en permanence. Ce sourire était interprété différemment selon les personnes: certains le trouvaient charmant, d'autres moqueur. En toute objectivité, il paraissait amical quand il levait le visage mais il semblait se moquer quand il le baissait, .
Il s’appelait Tanimada. Il portait un kimono léger à motif de kasuri bleu, une ceinture rigide de Hakata, et avait accroché au portemanteau son haori léger de style sukiya.
Il ne ressemblait en rien à un fonctionnaire, mais il n'avait pas non plus l'air d'un commerçant.
今一人は年廿五六小作りにして如才なき顔附なり白き棒縞の単物金巾のヘコ帯、何う見ても一個の書生なれど茲に詰居る所を見れば此頃谷間田の下役に拝命せし者なる可し此男テーブル越に谷間田の顔を見上げて「実に不思議だ、何う云う訳で誰に殺されたか少しも手掛りが無い」谷間田は例の茶かし顔にて「ナニ手掛は有るけれど君の目には入らぬのだ何しろ東京の内で何家にか一人足らぬ人が出来たのだから分らぬと云う筈は無い早い譬えが戸籍帳を借りて来て一人/\調べて廻れば何所にか一人不足して居るのが殺された男と先斯う云う様な者サ大鞆君、君は是が初めての事件だから充分働いて見る可しだ、斯う云う六ヶしい事件を引受けねば昇等は出来ないぜ
L'autre homme, âgé de 25 ou 26 ans, au visage habile et avenant, était de petite stature.
Vêtu d'un kimono léger à fines rayures blanches avec une ceinture souple en coton, il avait tout l'air d'un étudiant. Mais puisqu'il se trouvait là, il devait probablement avoir été récemment affecté comme subordonné de Tanimada.
Cet homme, regardant le visage de Tanimada à travers la table, dit :
"C'est vraiment mystérieux. On n'a aucune piste sur qui l'a tué ni pourquoi."
Tanimada, avec son éternel sourire moqueur, répondit :
"Bah, des pistes, il y en a, mais elles n’entrent simplement pas dans ton champ de vision.
Après tout, dans tout Tokyo, il doit bien manquer quelqu'un dans une maison ou une autre. Il est donc impossible que l’identité de la victime reste indéterminée.
Par exemple, si l'on empruntait le registre d’état civil et qu'on vérifiait personne par personne, on finirait par trouver une famille qui a perdu un des siens, et ce serait notre victime. Voilà tout.
Ôtomo-kun, puisque c’est ta première affaire, travaille à fond dessus. C’est en prenant en charge ce genre d’affaire difficile que tu pourras gravir les échelons."
(大鞆)夫りゃ分ッて居る盤根錯節を切んければ以て利器を知る無しだから六かしいは些とも厭ヤせんサ、けどが何か手掛りが無い事にや―先ア君の見た所で何の様な事を手掛と仕給うか
Ôtomo répondit :
"Ça, je le sais bien. Comme on dit, on ne reconnaît la valeur d'un outil qu'en coupant des racines noueuses et des branches enchevêtrées.
Les affaires difficiles ne me font pas peur.
Mais quand même, sans aucune piste... Dis-moi, selon toi, par quoi devrait-on commencer ?"
(谷)何の様な事と、何から何まで皆手掛りでは無いか第一顔の面長いのも一ツの手掛り左の頬に痣の有るのも亦手掛り背中の傷も矢張り手掛り先ず傷が有るからには鋭い刃物で切たには違い無い左すれば差当り刃物を所持して居る者に目を附けると先ア云う様な具合で其目の附所は当人の才不才と云う者君は日頃から仏国の探偵が何うだの英国の理学は斯だのと洋書を独りで読んだ様な理屈を並べるから是も得意の論理学とか云う者で割出して見るが好いアハヽヽ何と爾では無いか」
大鞆は心中に己れ見ろと云う如き笑を隠して故と頭を掻き「夫は爾だけどが書物で読むのと実際とは少し違うからナア小説などに在る曲者は足痕が残ッて居るとか兇器を遺れて置くとか必ず三ツ四ツは手掛りを存して有るけどが是ばかりは爾で無い、天きり殺された奴の名前からして世間に知て居る人が無い夫だから君何所から手を附けると云う取附だけは知せて呉れねば僕だッて困るじゃ無いか
Tanimada reprit :
"Par quoi commencer ? Tout est une piste, absolument tout. D’abord, le fait que son visage soit allongé est déjà un indice. Ensuite, la tache noire sur sa joue gauche est un autre indice. Les blessures dans son dos également. Vu qu’il y a des blessures, il est clair qu’il a été blessé par une arme tranchante. Donc, on commence par surveiller ceux qui pourraient porter une arme. C'est à partir de là que la capacité du détective entre en jeu : savoir où porter son attention. Toi qui passes ton temps à nous parler des détectives français ou de la science policière anglaise après avoir lu des tas de livres étrangers, voilà le moment idéal pour mettre en pratique ta chère logique ! Ah ah ah, n'est-ce pas ?"
Ôtomo, dissimulant un sourire intérieur du genre "tu vois bien", se gratta la tête avec une fausse humilité et répondit :
"Oui, c’est vrai... mais entre la lecture et la pratique, il y a une sacrée différence. Dans les romans, il y a toujours des traces de pas, des armes oubliées, trois ou quatre indices au moins… Mais ici, rien de tout cela. Même le nom de la victime est inconnu du public. Alors, dis-moi au moins par où commencer, sinon même moi, je ne saurai quoi faire !"
(谷)其取附と云うのが銘々の腹に有る事で君の能よく云う機密とやらだ互いに深く隠して、サアと成る迄は仮令たとえ長官にも知しらさぬ程だけれど君は先ず私わしが周旋で此署へも入いれて遣やった者では有あるし殊に是が軍いくさで言えば初陣の事だから人に云われぬ機密を分けて遣る其所の入口を閉しめて来たまえ
(大)夫や実に難有ありがたい畢生ひっせいの鴻恩こうおんだ」谷間田は卓子ていぶるの上の団扇うちわを取り徐々しず/\と煽ぎながら少し声を低くして「君先ず此人殺しを何と思う慾徳尽よくとくずくの追剥と思うか但しは又―
(Tani) — Ce qu’on appelle "prendre une piste", c’est une affaire que chacun garde dans son for intérieur ; ce que tu as l’habitude de nommer un "secret d’enquête", hein. Il faut le cacher si profondément que, même s’il le fallait, on ne le dirait pas à un supérieur. Mais toi, puisque c’est moi qui ai arrangé ton entrée dans ce poste, et parce que c’est, pour ainsi dire, ton baptême du feu, je vais te donner un bout de ce secret que personne d’autre ne sait. Allez, va fermer la porte d’abord.
(Ōtomo) — Ah, c’est vraiment un immense honneur, une grâce dont je me souviendrai toute ma vie !
Tanimada prit l’éventail posé sur la table, se mit à s’éventer lentement, et en baissant un peu la voix, il dit :— Dis-moi, toi, que penses-tu de ce meurtre ? Est-ce l’œuvre d’un simple voleur de grand chemin, ou bien...
(大)左様サ持物の一ツも無い所を見れば追剥かとも思われるし死様の無惨な所を見れば何かの遺恨だろうかとも思うし兎に角仏国ふらんすの探偵秘伝に分り難き犯罪の底には必ず女ありと云ッて有るから女に関係した事柄かとも思う
(Ōtomo) — Eh bien, en voyant qu’il n’y avait pas un seul objet de valeur sur lui, on penserait à un vol, mais en considérant la brutalité de la mort, on dirait qu’il y a de la rancune derrière... Et de toute façon, comme on le lit dans les secrets des détectives français, il est dit que derrière tout crime mystérieux se cache toujours une femme. Alors, peut-être est-ce une affaire liée à une femme...
(谷)サ、爾先さきッ潜りをするから困る静しずかに聞きゝたまえな、持物の無いのは誰が見ても曲者が手掛りを無くする為に隠した事だから追剥の証拠には成らぬが、第一傷に目を留たまえ傷は背せなに刀で切きったかと思えば頭には槌で砕いた傷も有る既に脳天などは槌だけ丸く肉が凹込めりこんで居る爾かと思えば又所々には抓投かなくった様な痕も有る
(大)成るほど―
(Tani) — Voilà, voilà, c’est justement parce que tu te précipites que tu risques de te tromper. Écoute bien calmement. Que le mort n’ait rien sur lui, c’est une manœuvre du meurtrier pour effacer toute piste, donc cela ne prouve en rien qu’il y ait eu un vol. Et d’abord, regarde les blessures : au dos, des entailles faites avec une lame, sur la tête, des marques de coups d’écrasement, comme si on avait frappé avec un marteau — le sommet du crâne est enfoncé rondement. Et par endroits, on dirait aussi qu’il a été griffé ou brutalement malmené.
(Ōtomo) — Je vois...
(谷)未だ不思議なのは頭にへばり附て居る血を洗い落して見た所頭の凹込んで砕けた所に太い錐きりでも叩き込んだ様な穴も有るぜ―君は気が附くまいけれど
(大)ナニ気が附て居るよ二寸も深く突込んだ様に
(谷)夫なら君アレを何で附けた傷と思う
(大)夫は未だ思考かんがえ中だ
(谷)ソレ分るまい分らぬならば黙ッて聞く可しだ、私わしはアレを此頃流行るアノ太い鉄の頭挿かんざしを突込んだ者と鑑定するが何どうだ」大鞆は思わずも笑わんとして辛やっと食留くいとめ「女がかえ
(Tani) — Ce qui est encore plus étrange, c’est que, après avoir lavé le sang collé à la tête, on a découvert au niveau de l’enfoncement un trou, comme si un gros poinçon y avait été violemment planté. Tu n’y as pas fait attention, hein ?
(Ōtomo) — Mais si, j’ai vu, on dirait qu’un objet s’est enfoncé de deux pouces de profondeur...
(Tani) — Alors, dis-moi : tu crois que c’est quelle sorte de blessure ?
(Ōtomo) — Je réfléchis encore...
(Tani) — Ah, tu ne peux pas savoir. Dans ce cas, tais-toi et écoute. Moi, je pense que ce trou a été fait avec une de ces grandes épingles à cheveux en métal, celles qui sont à la mode ces temps-ci. Qu’en dis-tu ?
Ōtomo, failli éclater de rire, mais se retint difficilement :
(Ōtomo) — Ce serait... une femme, alors ?
(谷)頭挿かんざしだから何どうせ女サ、女が自分で仕なくても曲者が、傍に落て居るとか何うとかする女の頭挿を取て突ついたのだ孰いずれにしても殺す傍そばには女びれが居たは之で分る
(大)でも頭挿の脚は二ツだから穴が二ツ開あく筈だろう
(谷)馬鹿を言い給え、二寸も突込つきこもうと云うには非常の力を入れて握るから二ツの脚が一ツに成なるのサ
(Tani) — Forcément une femme, si c’est une épingle à cheveux. Même si ce n’est pas la femme elle-même qui l’a plantée, le meurtrier a dû utiliser une épingle tombée ou quelque chose de ce genre. Quoi qu’il en soit, cela prouve qu’une femme était présente au moment du meurtre.
(Ōtomo) — Mais une épingle à cheveux a deux tiges, non ? Il devrait donc y avoir deux trous...
(Tani) — Tu dis des bêtises. Quand on enfonce de toutes ses forces, les deux branches se resserrent en une seule.
(大)一ツに成なっても穴は横に扁ひらたく開く筈だ、アノ穴は少しも扁たく無い満丸まんまるだよシテ見れば頭挿で無い外の者だ」谷間田は又茶かす如く笑いて「爾気が附くは仲々感心是これだけは実の所ろ一寸ちょっと君の智恵を試して見たのだ」大鞆は心の底にて「ナニ生意気な、人を試すなどと其手に乗る者か」と嘲り畢おわッて「夫そんなら本統ほんとうの所ろアレは何の傷だ
(谷)夫は未だ僕にも少し見込が附かぬが先まあ静かに聞く可し、兎に角斯う種々様々の傷の有る所を見れば、好よいかえ能よく聞きゝたまえ、一人で殺した者では無い大勢で寄て襲たかッて殺した者だ
(大)成る程―
(谷)シテ見れば先ず曲者は幾人いくたりも有るのだが、併し寄て襲ッて殺すには何うしても往来では出来ぬ事だ
(大)夫そりゃ何どう云う訳で
(谷)何う云う訳ッて君、聞たまえよ
(Ōtomo) — Même si elles se serrent, le trou devrait être aplati. Mais là, il est rond, parfaitement rond. Ce n’est donc pas une épingle à cheveux, mais autre chose.
Tanimada, riant encore d’un air moqueur :
(Tani) — Eh bien, tes remarques sont justes. En vérité, je t’ai un peu testé pour voir ton esprit de déduction.
Dans son cœur, Ōtomo se moqua : "Quel culot ! Me tester, moi ? Comme si j’allais tomber dans ton piège..." Puis il demanda :
(Ōtomo) — Alors dis-moi, qu’est-ce que c’est réellement cette blessure ?
(Tani) — Ça, pour être franc, je n’en ai pas encore la moindre idée. Mais écoute-moi bien : vu la variété des blessures, il est évident que ce n’est pas un seul individu qui a tué cette personne. Ils s’y sont mis à plusieurs pour l’attaquer et l’achever.
(Ōtomo) — Je comprends...
(Tani) — Et donc, si plusieurs s’en sont pris à lui, ils ne pouvaient pas le faire au beau milieu de la rue.
(Ōtomo) — Et pourquoi cela ?
(Tani) — Mais écoute-moi bien jusqu’au bout !
(大)又聞たまえか
(谷)イヤ先まあ聞たまえ、往来なら逃廻るから夫を追掛ける中には人殺し人殺しと必ず声を立たてる其中そのうちには近所で目を醒すとか巡査が聞附るとかするに極って居る
(大)夫では野原か
(谷)サア野原と云う考えも起る併し差当り野原と云えば日比野ひゞやか海軍原だ、日比谷から死骸をアノ河岸まで担いで来る筈は無し、又海軍原でも無い、と云う者は海軍原へは矢鱈やたらに這入はいられもせず、又隅から隅まで探しても殺した様な跡は無し夫に一町ばかり離れた或家の塀に血の附て居る所を見ても海軍原で殺して築地三丁目の河岸へ捨るに一町も外ほかへ舁かついで行く筈も無なし
(Ōtomo) — Continue, je t’écoute.
(Tani) — Non, d’abord écoute-moi bien. Si cela s’était passé sur la voie publique, la victime aurait tenté de fuir, et dans la poursuite, il y aurait eu des cris de "À l’assassin ! À l’assassin !" qui auraient forcément réveillé les voisins ou alerté un policier à proximité.
(Ōtomo) — Dans ce cas, ce serait plutôt un terrain vague ?
(Tani) — Oui, on pourrait penser à un terrain vague. Mais si on parle d’un terrain vague, il y a Hibiya ou le terrain naval. Mais bon, porter un cadavre depuis Hibiya jusqu’au quai où on l’a retrouvé, ce serait impossible. Et ce n’est pas non plus le terrain naval, car on ne peut pas y entrer librement. De plus, on a fouillé de fond en comble sans trouver la moindre trace de lutte. En revanche, à une centaine de mètres de là, on a découvert du sang sur un mur. Alors, il est improbable qu’on ait tué quelqu’un sur le terrain naval pour ensuite porter le corps à travers tout un quartier jusqu’au quai de Tsukiji San-chōme.
(大)夫では家の内で殺したのか
(谷)先まあ聞たまえと云うのに、爾サ家の内とも、家の内で殺したのだ、
(大)家の中でも矢張り騒しいから近所で目を醒すだろう
(谷)ソオレ爾思うだろう素徒しろうとは兎角爾云う所へ目を附けるから仕方が無い成るほど家の中でも大勢で人一人殺すには騒ぎ廻るに違い無い、従ッて又隣近所で目を醒すに違い無い、其所だテ隣近所で目を醒してもアヽ又例の喧嘩かと別に気にも留とめずに居る様な所が何所にか有るだろう
(Ōtomo) — Alors, on l’a tué à l’intérieur d’une maison ?
(Tani) — Attends, écoute-moi jusqu’au bout. Oui, on l’a tué à l’intérieur d’une maison.
(Ōtomo) — Mais même à l’intérieur, une telle rixe aurait fait du bruit et réveillé les voisins.
(Tani) — C’est ce que tu penses, toi, un amateur. Les novices remarquent toujours des détails pareils. Effectivement, il y aurait eu du tumulte, et les voisins auraient dû se réveiller. Mais imagine : dans certains endroits, même si les voisins entendent du bruit, ils n’y prêtent pas attention, ils se disent "Encore une bagarre, comme d’habitude" et se rendorment aussitôt.
(大)夫では屡々しば/\大喧嘩の有る家かネ
(谷)爾サ、屡々大勢の人も集り又屡々大喧嘩も有ると云う家が有る其様そのような家で殺されたから隣近所の人も目を醒したけれど平気で居たのだ別に咎めもせずに捨て置おいて又眠ッて仕舞ッたのだ
(大)併し其様な大勢集ッて喧嘩を再々する家が何所に在る
(谷)是ほどいッても未だ分らぬから素徒しろうとは夫で困る先まあ少し考えて見たまえな
(大)考えても僕には分らんよ
(谷)刑事巡査とも云われる者が是位いの事が分わからんでは仕方が無いよ、賭場どばだアネ
(Ōtomo) — Alors, ce serait une maison où il y a souvent de grandes bagarres ?
(Tani) — Exactement. Il existe des maisons où beaucoup de monde se rassemble et où éclatent régulièrement de grandes disputes. Dans une telle maison, même si quelqu’un entend du bruit cette fois-ci, personne ne s’en inquiète, et tout le monde laisse faire.
(Ōtomo) — Mais où donc existe-t-il une maison où de grandes bagarres éclatent aussi souvent ?
(Tani) — Même après tout ça, tu ne comprends toujours pas. C’est pour ça que les amateurs sont une plaie. Réfléchis un peu !
(Ōtomo) — Je cherche, mais je ne vois pas.
(Tani) — Si un agent ou un inspecteur n’est pas capable de comprendre ça, c’est bien embêtant. Je parle d'un lieu de jeu clandestin.
(大)エ、ドバ、ドバなら知て居る仏英の間の海峡
(谷)困るなア冗談じゃ無いぜ賭場とは賭博場ばくちばだアネ
(大)成るほど賭場は博奕場ばくちばか夫なら博奕場の喧嘩だネ
(Ōtomo) — Hein ? Un lieu de jeu ? Tu veux dire... le détroit entre la France et l'Angleterre ?
(Tani) — Non mais vraiment ! Ce n’est pas une blague ! Un lieu de jeu clandestin, un tripot, une salle de jeux d'argent !
(Ōtomo) — Ah ! Un tripot... donc c’est dans une maison de jeu que ça s’est passé !
(谷)爾サ博奕場の喧嘩で殺されたのよ博奕場だから誰も財布の外は何も持もって行ぬがサア喧嘩と云えば直すぐに自分の前に在る金を懐中ふところへ掻込んで立ち其上で相手に成るのが博奕など打つ奴の常だ其所には仲々抜目は無いワ、アノ死骸の当人も矢張り夫だぜ詳しい所までは分らぬけれど何でも傍に喧嘩が有あったので手早く側中かわじゅうの有金を引浚ッて立たとうとすると居合せた者共が銘々に其一人に飛掛り初の喧嘩は扨置さておいて己の金を何うしやがると云う様な具合に手ン手でンに奪い返す所から一人と大勢との入乱れと為り踏れるやら打うたれるやら何時いつの間にか死しんで仕舞ッたんだ、夫だから持物や懐中物は一個ひとつも無いのだ、エ何うだ恐れ入いったか」大鞆は暫し黙考かんがえて「成る程旨く考えたよ、けどが是は未だ帰納法きのうほうで云う「ハイポセシス」だ仮定説だ事実とは云われぬテ之から未だ「ヴェリフィケーション」(証拠試験)を仕て見ん事にや
(Tani) — Voilà. C’est pendant une bagarre dans un tripot qu’on a tué cet homme. Dans un tripot, personne n’apporte autre chose que son portefeuille. Et dès qu’une bagarre éclate, la première chose que chacun fait, c’est de ramasser l’argent devant lui pour le mettre dans sa poche avant de se lever. Ceux qui fréquentent ces lieux ne sont pas des idiots, loin de là. La victime a sûrement fait pareil. On n’a pas tous les détails, mais il semble qu’au milieu de la bagarre, il a tenté de rafler tout l’argent autour de lui pour s’enfuir. Alors les autres, voyant ça, se sont tous jetés sur lui pour récupérer leur argent. Ainsi, de la bagarre initiale, c’est devenu une mêlée générale, avec coups de poing et de pied de toutes parts, jusqu’à ce que finalement l’homme en meure sans qu’on s’en aperçoive. C’est pour cela qu’il n’avait plus aucun bien sur lui. Eh bien, qu’en dis-tu ? Bluffé, hein ?
Ōtomo resta silencieux un moment, réfléchissant :
(Ōtomo) — C’est bien pensé, je l’avoue. Mais ce n’est encore qu’une hypothèse, comme on dit en méthode inductive, une "hypothèse". Ce n’est pas encore un fait établi. Il faudra encore procéder à une vérification.
(谷)サ夫が生意気だと云うのだ自分で分らぬ癖に人の云う事に批ひを打うちたがる
(大)けどが君、君が根拠とするのは唯たゞ様々の傷が有あると云うだけの事で傷からして大勢と云う事を考え大勢からして博奕場と云う事を考えた丈じゃ無いか詰り証拠と云うのは様々の傷だけだ外に何も無い、第一此開明世界に果して其様な博奕場が有る筈も無し―
(Tani) — Voilà ce que je trouve insupportable chez toi. Tu n’es pas capable de comprendre par toi-même, mais tu es toujours prêt à critiquer ce que disent les autres.
(Ōtomo) — Mais attends, ton raisonnement repose uniquement sur la variété des blessures. Tu as déduit de la multiplicité des blessures qu’ils étaient nombreux, et de là tu as déduit qu’il s’agissait d’un tripot. Finalement, ton unique preuve, ce sont les blessures. Il n’y a rien d’autre. Et franchement, dans ce monde moderne et éclairé, est-ce qu’il existe encore de tels tripots... ?
(谷)イヤ有るから云うのだ築地へ行ッて見ろ支那人が七八チーパーも遣るし博奕宿もあるし宿ッてもナニ支那人が自分では遣らぬ皆日本の博徒に宿を借して自分は知らぬ顔で場銭ばせんを取るのだ場銭を、だから最もうスッカリ日本の賽転さいころで狐だの長半などを遣やって居るワ
(大)けどが博奕打にしては衣服みなりが変だよ博多の帯に羽織などは―
(Tani) — Hé, je te dis ça parce que c’est vrai : va voir à Tsukiji. Les Chinois y font tourner sept ou huit tripots. Il y a aussi des maisons de jeu. Mais attention, les Chinois eux-mêmes n’y jouent pas : ils prêtent simplement l’endroit aux joueurs japonais, se tiennent à l’écart comme s'ils n’étaient au courant de rien, et se contentent de prendre la commission sur les gains. Alors, évidemment, on y joue aux dés japonais comme le "kitsune" ou le "cho-han".
(Otomo) — Mais pour des joueurs, ils n’ont pas vraiment l’air de joueurs: ils portent des vêtements étranges, des ceintures de Hakata et même des haori…
(谷)ナアニ支那人の博奕宿へ入込む連中には黒い高帽を冠ッた人も有るし様々だ、夫に又アノ死骸を詳しく見るに手の皮足の皮などの柔な所は荒仕事をした事の有る人間でも無し、かと云いって生真面目きまじめの町人でも無い何うしても博奕など打つ様な惰なまけ者だ」大鞆は真実感心せしか或は浮立うきたゝせて猶お其奥を聞きかんとの巧計たくみなるか急に打開けし言葉の調子と為り「イヤ何うも感心した、何にも手掛りの無いのを是まで見破ぶるとは、成る程築地には支那人が日本の法権の及ばぬを奇貨として其様な失敬な事を仕て居るかナア、実に卓眼には恐れ入いった」
(Tani) — "Bah, parmi ceux qui fréquentent les tripots chinois, certains portent même des hauts-de-forme noirs. C’est un vrai mélange. Quant au cadavre, regarde bien : la peau des mains et des pieds est trop douce pour appartenir à quelqu’un qui aurait fait un travail manuel exigeant. Mais ce n’est pas non plus un commerçant sérieux. Bref, ça ne peut être qu’un fainéant qui se livre au jeu."
Otomo, impressionné ou peut-être habilement poussé par une envie d'en savoir plus, adopte un ton plus ouvert :
(Otomo) — "Franchement, je suis impressionné. Arriver à découvrir tout ça sans indice ! C’est vrai qu’à Tsukiji, les Chinois profitent du fait que la loi japonaise ne s’applique pas totalement pour faire ce qu’ils veulent. Je reconnais que tu as une vision perçante."
谷間田は笑壷えつぼに入り「フム恐れ入たか、爾折おれて出れば未だ聞きかせて遣やる事が有る実はナ」と云いながら又も声を低くし「現場に立会た予審判事を初め刑部けいぶに至るまで丸ッきり手掛が無い様に思って居るけれど未だ目が利きかぬと云う者だ己は一ツ非常な証拠者しょうこものを見出して人知しれず取て置おいた
Tanimada éclate de rire :
(Tani) — "Héhé, tu es impressionné, hein ? Si tu es prêt à m'écouter avec autant d’attention, alors je vais te révéler encore quelque chose."
(Il baisse la voix.)
"Même si le juge d’instruction et le ministère de la justice pensent n’avoir aucune piste, moi, j’ai trouvé un indice très important. En secret."
(大)エ、何か証拠品が落て居たのか夫は実に驚いたナ
(谷)ナニ斯う抜目なく立廻らねば駄目だよ夫も君達の目で見ては何の証拠にも成らぬが苦労人の活いきた目で見れば夫が非常な証拠に成る
(大)エ其品は何だ、見せたまえ、エ君賽転さいころの類でも有るか
(谷)馬鹿を云うな賽転などなら誰が見ても証拠品と思うワな己の目附めっけたのは未だズット小さい者ものだ細い者だ」大鞆は益々詰寄つめより「エ何だ何どれ程細い者だ
(Otomo) — "Quoi, il y avait une preuve sur place ? C’est incroyable !"
(Tani) — "Évidemment ! Il faut être rusé. Pour vous, ce ne serait peut-être rien, mais pour un homme habitué aux épreuves, c’est une preuve capitale."
(Otomo) — "Qu’est-ce que c’est ? Montre-moi ! Un dé, peut-être ?"
(Tani) — "Ne dis pas de bêtises. Si c’était un dé, tout le monde l’aurait remarqué ! Ce que j’ai trouvé est bien plus petit, plus fin."
Otomo, de plus en plus curieux :
(Otomo) — "Quoi donc ? Dis-moi, montre-moi !"
(谷)聞きかせるのじゃ無いけれど君だから打明けるが実は髪の毛だ、夫も唯一本アノ握ッた手に附て居たから誰も知らぬ先に己がコッソリ取ッて置た」大鞆は心の中にて私ひそかに笑を催おし、「ナニ其髪の毛なら手前より己様おれさまの方が先に見附たのだ実は四本握って居たのをソッと三本だけ取て置た、夫を知らずに残りの一本を取て好い気に成て居やがる老耄おいぼれめ、併しかし己の方は若しも証拠隠匿いんとくの罪に落ては成らぬと一本残して置たのに彼奴きゃつ其一本を取れば後に残りが無いから取とりも直さず犯罪の証拠を隠したに当る夫を知しらないでヘンなにを自慢仕やがるんだ」と笑う心を推隠おしかくして「ヘヽエ、君の目の附所つけどころは実に違うナル程僕も髪の毛を一本握ッて居るのをば見たけれど夫が証拠に成なろうとは思わず、実に後悔だ君より先へ取て置おけば好ったのに
(Tani) — "Puisque c’est toi, je vais te le dire : c’est un cheveu. Un seul, attaché à la main crispée du mort. J’ai réussi à le récupérer discrètement."
Otomo rit intérieurement, pensant :
"Hah ! Moi aussi je l’avais vu, ce cheveu ! En fait, il y en avait quatre, et j’en ai pris trois discrètement pour éviter d'être accusé de dissimulation de preuve. Lui, il est tout fier avec son seul cheveu restant ! Quel vieux fou."
Mais il cache son rire :
(Otomo) — "Héhé, vraiment, ton œil est incroyable. J’avais aussi vu un cheveu, mais je n’aurais jamais pensé que cela puisse être une preuve. Je regrette de ne pas l’avoir pris avant toi !"
(谷)ナアニ君などが取たって仕方が無いワネ、若し君ならば一本の髪の毛を何うして証拠にする天きり証拠にする術すべさえ知らぬ癖に
(Tani) — "Même si tu l’avais pris, tu n’aurais pas su quoi en faire ! Tu ignores comment utiliser une telle preuve."
(大)知しらなくても先へ取れば後で君に問うのサ何うすれば証拠に成るだろうと、エー君、何うか聞かせて呉れたまえ極内ごくないで、エ一本の髪の毛が何うして証拠に成る」下から煽あおげば浮々うか/\と谷間田は誇り裂けるほどに顔を拡げて「先まア見たまえ此髪の毛を」と云いながら首に掛たる黒皮の懐中蟇口ふところがまぐちより長さ一尺強も有る唯一本の髪の毛を取出し窓の硝子に透すかし見て「コレ是だ、先ず考え可し、此通り幾曲りも揺ゆって居るのは縮れッ毛だぜ、長さが一尺ばかりだから男でもチョン髷に結いって居る髪の毛は是だけの長たけは有るが今時の事だから男は縮毛なら剪かって仕舞う剪からないのは幾等いくらか髪の毛自慢の心が有る奴だ男で縮れっ毛のチョン髷と云うのは無い
(Otomo) — "Peut-être, mais si je l’avais eu, je t’aurais demandé comment l’utiliser. Allez, dis-moi : comment un simple cheveu peut-il servir de preuve ?"
Tanimada, flatté, prend un air fier : «Tiens, regarde ce cheveu.»
(Il sort de son porte-monnaie un cheveu long d’environ 30 cm et le montre à la lumière.)
"Regarde : il est tout frisé. Un cheveu d’homme pourrait être aussi long s’il portait un chonmage (petite queue de samouraï), mais de nos jours, un homme avec des cheveux frisés se les couperait. S’il ne le fait pas, c’est qu’il est fier de sa chevelure. Mais un homme avec un chonmage frisé, ça n’existe pas."
(大)爾々そう/\縮れッ毛は殊に散髪に持もって来いだから縮れッ毛なら必ず剪て仕舞う本統に君の目は凄いネ
(谷)爾すれば是は女の毛だ、此人殺の傍には縮れッ毛の女が居たのだ
(大)成る程
(谷)居たドコロでは無い女も幾分か手を下したのだ
(大)成るー
(Otomo) — "C’est vrai ! Les cheveux frisés, c’est justement fait pour être coupé. Ton raisonnement est impressionnant."
(Tani) — "Donc, c’est un cheveu de femme. Il y avait une femme aux cheveux frisés près du mort."
(Otomo) — "Ça a du sens."
(Tani) — "Non seulement elle était présente, mais elle a participé au meurtre."
(Otomo) — "Ah !"
(谷)手を下さ無なければ髪の毛を握つかまれる筈が無い是は必ず男が死物狂ぐるいに成り手に当る頭を夢中で握つかんだ者だ夫で実は先ほどもアノ錐の様な傷を若もしや頭挿かんざしで突たのでは無いかと思い一寸ちょっと君の心を試して見たのだ素徒しろうとの目でさえ無論簪かんざしの傷で無いと分る位だから其考えは廃したが兎に角、縮れッ毛の女が傍に居て其髪を握つかまれた事は君にも分るだろう
(大)アヽ分るよ
(Tani) — "Sinon, comment expliquer que le mort ait pu saisir ses cheveux ? Ça montre que dans un dernier geste désespéré, il a attrapé la tête de cette femme. Et tu te souviens de la blessure en forme de coup de poinçon ? J’ai pensé un instant qu’elle avait pu être faite par un peigne décoratif de femme. Même un amateur verrait que ce n’est pas le cas. Bref, il est certain qu’une femme aux cheveux frisés était impliquée."
(Otomo) — "Je comprends."
(谷)其所で又己が思い出す事が有る、最もうズッと以前だが博賭徒ばくちうちを探偵する事が有て己が自分で博賭徒ばくちうちに見せ掛け二月ふたつきほど築地の博徒宿に入込んだ事が有る其頃丁度築地カイワイに支那人の張はって居る宿が二ヶ所あった、其一ヶ所に恐しいアバズレの、爾サ宿場女郎のあがりでも有あろうよ、でも顔は一寸と好い二十四五でも有うか或は三十位でも有うかと云う女が居た、今思えば夫が恰度ちょうど此通りの縮れッ毛だ
(大)夫は奇妙だナ
(Tani) — "Ça me rappelle quelque chose : il y a longtemps, en enquêtant sur des tripots, je m’étais infiltré moi-même dans un des hôtels de Tsukiji, où deux maisons étaient tenues par des Chinois. Dans l’une d’elles, il y avait une femme terrible — sans doute une ancienne prostituée — mais jolie. Elle avait 24-25 ans, ou peut-être autour de 30. Et elle avait précisément ce genre de cheveux frisés."
(Otomo) — "Quel hasard !"
(谷)サア博賭宿と云い縮れッ毛の女と云い此二ツ揃ッた所は外に無い、爾思うと心の所為せいかアノ死顔も何だか其頃見た事の有る様な気がするテ、だからして何は兎も有れ己は先ず其女を捕えようと思うのだ、名前は何とか云いったッけ、之も手帳を見れば分る爾々そう/\お紺と云ッた、お紺/\余り類の無い名前だから思い出した、お紺/\、尤も今未まだ其女が居るか居無いか夫も分らぬけれど、旨く居て呉れさえすれば此方の者だ、女の事だから連て来て少し威おどし附ればベラベラと皆白状する、何どうだ剛えらい者だろう
(Tani) — "Un tripot chinois et une femme aux cheveux frisés... Il n’y a pas d’autre endroit possible ! Quand j’y repense, même le visage du mort me semble familier. Bref, je veux retrouver cette femme. Son nom était... attends... oui, O-Kon. Un nom peu commun."
gmn: "Que ce soit le tripot de Saa ou cette femme aux cheveux crépus, il n'y a pas d'autre endroit où ces deux-là se trouvent réunis. En y repensant, est-ce mon imagination ? Ce visage mort me rappelle vaguement quelqu'un que j'ai connu à cette époque. C'est pourquoi, quoi qu'il arrive, je vais d'abord essayer d'attraper cette femme. Comment s'appelait-elle déjà ? Je le saurai en regardant mon carnet. Ah oui, c'est ça ! Okon. Okon... c'est un nom assez rare, c'est pour ça que je m'en suis souvenu. Okon... Bien sûr, je ne sais pas encore si elle est toujours là ou pas, mais si elle a la bonté d'y être, elle est des nôtres. Comme c'est une femme, si on l'amène et qu'on l'intimide un peu, elle avouera tout sans hésiter. Qu'en dis-tu ? Je suis quelqu'un de redoutable, n'est-ce pas ?"
(大)実に恐入ったナア、けどが其宿は何所に在るのだ築地の何所いらに、夫さえ教えて呉れゝば僕が行て蹈縛ふんじばって来る、エ何所だ直に僕を遣て呉くれたまえ」谷間田は俄にわかに又茶かし顔に復かえり「馬鹿を言え是まで煎じ詰めた手柄を君に取られて堪る者か
(Otomo) — "Impressionnant ! Mais où est cet hôtel ? Dis-le-moi, que j’aille l’arrêter tout de suite !"
Tanimada redevient moqueur :
(Tani) — "Haha, tu crois que je vais te laisser prendre tout le mérite après tout ce travail ?"
"Vraiment, je suis impressionné ! Mais où se trouve cet endroit ? Dans quel coin de Tsukiji ? Dis-le-moi seulement, et j'irai l'écraser de mes pieds. Hé, où est-ce ? Envoie-moi immédiatement !" Tanigamada reprit soudainement son air moqueur : "Ne dis pas de bêtises ! Penses-tu que je vais laisser le mérite de cette affaire, que j'ai mijotée jusqu'ici, te revenir ?"
(大)でも君は、僕の為に教えて遣ると云ッたでは無いか、夫で僕を遣て呉れ無いならば教えて呉れたでは無い唯だ自慢を僕に聞せた丈の事だ
(谷)夫れほど己の手柄を奪い度たきゃ遣てやろうよ
(大)ナニ手柄を奪うなどと其様な野心は無い僕は唯だ―
(谷)イヤサ遣ても遣やろうが第一君は何うして行く
(大)何うしてッて外に仕方は無いのサ君に其町名番地を聞けば後は出た上で巡査にでも郵便配達にでも聞くから訳は無い、其家へ行て此家このやにお紺と云う者は居無いかと問うのサ」谷間田は声を放ッて打笑い「夫だから仕方が無い、夜前人殺と云う大罪を犯したもの、多分は何所かへ逃たゞろう、好よしや居るにしても居るとは言いわぬよ、事に由れば余温ほとぼりの冷さめるまで当分博賭ばくちも止やめるかも知れぬ何うして其様な未熟な事で了いける者か、差当り其家へは行かずに外ほかの所で探偵するのが探偵のいろはだよ、外の所で愈々突留めた上は、此方の者だ、先が逃にげようとも隠れようとも其ンな事は平気だ、隠れたら公然と御用で以て蹈込む事も出来る、支那人なら一旦隠れた日にゃ日本の刑事巡査が何ともする事は出来ぬけれどお紺は日本の女だから
(大)併し君、外ほかで聞きくとは何所で聞くのだ
(Otomo) — "Mais tu avais promis de me dire ! Sinon, tu fais juste ton malin devant moi."
(Tani) — "D’accord, si tu insistes tant, je te le dirai..."
(Otomo) — "Très bien ! Donne-moi juste l’adresse. Je demanderai ensuite aux policiers ou aux facteurs de me guider."
Tanimada éclate de rire :
(Tani) — "Tu es naïf ! Après avoir commis un meurtre, elle a sûrement fui. Même si elle est encore là, elle ne dira pas qu’elle s’appelle O-Kon. Peut-être a-t-elle arrêté de fréquenter les tripots, au moins pour un temps. Crois-tu vraiment qu’une enquête puisse se faire de manière aussi amateur ? Non, il faut la chercher discrètement ailleurs. Une fois qu’on l’a repérée, même si elle tente de fuir ou de se cacher, ce sera facile. Et comme elle est japonaise, pas chinoise, la police pourra intervenir directement."
(Otomo) — "Mais alors, où comptes-tu enquêter exactement ?"
(谷)夫を知らない様で此事件の探偵が出来る者か夫は最もう君の常に謂う臨機応変だから己の様に何所を推せば何どんな音が出ると云う事をチャーンと知た者で無くては了いけない是ばかりは教え度たいにも教え様が無いから誠に困るテ」斯く云う折しも先ほど閉置しめおきたる入口の戸を開き「谷間田、何うした略ほぼ見当が附ついたかえ」とて入来るは此事件を監督する荻沢おぎさわ警部なり谷間田は悪事でも見附られしが如く忽ち椅子より飛退とびのきて「ヘイヘイ凡そ見当は附きました是から直すぐに探りを初めましてナニ二三日の中には必ず下手人を捕えます」と長官を見上たる谷間田の笑顔、成るほど此時は愛嬌顔なりき―上向けば毎いつでも、
(Tani) "Peut-on enquêter sur cette affaire sans savoir cela ? Voilà justement ce que tu appelles souvent l'adaptation aux circonstances : pour pouvoir agir correctement, il faut connaître parfaitement quel son produit chaque endroit lorsqu'on le pousse. Cela, hélas, je ne peux pas l'enseigner, même si je le voulais. C'est bien là tout le problème."
À ce moment précis, tandis qu’il parlait ainsi, la porte d'entrée, préalablement fermée, s'ouvrit, et entra le commissaire Ogisawa, chargé de superviser l'enquête sur cette affaire.
"Tanimada, alors ? As-tu presque trouvé une piste ?" dit-il en entrant.
Tanimada, comme surpris en pleine faute, bondit aussitôt de sa chaise et répondit :
"Oui, oui ! À peu près, j'ai trouvé une direction. Je vais commencer l’enquête immédiatement, et d’ici deux ou trois jours, je capturerai sans faute le coupable !" dit-il avec un sourire, levant les yeux vers son supérieur. À ce moment-là, il affichait effectivement un visage tout aimable.
谷間田は直すぐ帽子を取り羽織を着てさも/\拙者は時間を無駄には捨すてぬと云う見栄で、長官より先に出去いでさりたり、後に長官荻沢は彼かの取残されし大鞆に向い「何どうだ貴公も何か見込を附けたか、今朝死骸を検あらためて頭の血を洗ったり手の握具合にぎりぐあいに目を留めたりする注意は仲々素徒しろうととは見えんだッたが」大鞆は頭に手を置き「イヤ何うも実地に当ると、思ッた様に行きませんワ、何うしても谷間田は経験が詰んで居るだけ違います今其意見の大略あらましを聞てほと/\感心しました
Puis, sans tarder, Tanimada saisit son chapeau, revêtit son haori, et, avec l’air de dire "Je ne gaspille jamais mon temps", sortit précipitamment avant même le commissaire.
Après son départ, le commissaire Ogisawa se tourna vers Ōtomo, resté seul dans la pièce, et dit :
"Alors ? Et toi ? As-tu découvert quelque chose ? Ce matin, lorsque tu as examiné le cadavre, nettoyé le sang de la tête, et observé la manière dont les mains étaient crispées, ta minutie ne ressemblait pas à celle d’un simple amateur."
Ōtomo, posant la main sur sa tête, répondit :
"Eh bien, sur le terrain, cela ne se passe pas comme on l’imagine. Face à l’expérience de Tanimada, je me rends compte de mes lacunes. En écoutant tout à l’heure un résumé de ses idées, j'ai été tout à fait impressionné."
(荻)夫そりゃなア何うしても永年此道で苦労して居るから一寸ちょっと感心させる様な事を言うテけれども夫に感心しては了いけん、他人の云う事に感心してはツイ雷同と云う事に成て自分の意見を能よう立たてん、間違まちがっても好よいから自分は自分だけの見込を附け見込通り探偵するサ外の事と違い探偵ほど間違いの多い者は無いから何うかすると老練な谷間田の様な者の見込に存外間違いが有て貴公の様な初心の意見が当る事も有る貴公は貴公だけに遣やって見たまえ
(大)ヘイ私わたしも是から遣て見ます
(Ogi) Eh bien, voyez-vous, c’est parce que je travaille dans ce domaine depuis des années que je dis des choses qui semblent impressionnantes. Mais il ne faut pas être impressionné par ce que je dis, il ne faut pas être impressionné par ce que les autres disent, sinon on finit par être influencé et on n’arrive pas à défendre son propre point de vue. Même si je me trompe, c’est bien ainsi, je me ferai ma propre opinion et enquêterai selon cette opinion. Contrairement à d’autres domaines, il n’y a pas plus d’erreurs dans l’enquête, alors il arrive que même les opinions d’experts comme Tanimada soient fausses, et que les opinions de novices comme vous soient justes. Essayez par vous-même, seulement par vous-même.
(Otomo) Oui, je vais essayer à partir de maintenant.
(荻)遣るべし/\」と励す如き言葉を残して荻沢は立去れり、大鞆は独り手を組で「旨い長官は長官だけに、一寸ちょいと励まして呉れたぞ、けどが貴公の様な初心とは少し癪に障るナ、初心でも谷間田の様な無学には未だ負けんぞ、ナニ感心する者か、併し長官さえ彼あれ程に賞ほめる位だから谷間田は上手は上手だ自惚うぬぼれるも無理は無い、けどが己は己だけの見込が有るワ、見込が有るに依て実は彼奴きゃつの意見の底を探りたいと下から出て煽起おだてれば図ずに乗てペラ/\と多舌しゃべりやがる、ヘン人ひと、彼奴が経験経験と経験で以て探偵すれば此方は理学的と論理的で探偵するワ、探偵が道楽で退校された己様だ無学の老耄おいぼれに負て堪る者か、彼奴め頭の傷を説明する事が出来んで頭挿かんざしで突たなどと苦くるしがりやがるぞ此方は一目見た時からチャアンと見抜てある所持品の無い訳も分って居るは、彼奴が博奕場と目を附たのも旨い事は旨いけどがナニ、博奕場の喧嘩に女が居る者か、成る程ソリャ数年前に縮れッ毛の女が居たかも知れぬ、けどが女が人殺の直接のエジェンシー(働き人て)と云う事は無い、と云って己も是だけは少し明解し兼かねるけれどナニ失望するには及ばぬ、先ず彼奴きゃつの帰るまで宿へ帰ってアノ髪の毛を理学的に試験するだ、夕方に成って又茲こゝへ来りゃ彼奴必ず帰って居るから其所で又少し煽起おだてて遣れば、爾だ僕は汗水に成て築地を聞合せたけどが博奕宿の有る所さえ分らなんだと斯う云えば彼奴必ず又図に乗て、手柄顔に自分の探偵した事も悉皆すっかり多舌しゃべって仕舞うテ無学な奴は煽起おだてが利くから有難いナア、好い年を仕て居る癖に」
«Il faut le faire ! Il faut le faire !» Sur ces mots d’encouragement, Ogisawa s’en alla. Ōtomo croisa les bras, seul. «C’est gentil de sa part de m’encourager comme ça, lui, le chef de police, mais d’un autre côté, cette remarque sur le fait que je sois un novice m’agace un peu. Même si je suis un novice, je ne suis pas encore inférieur à un ignorant comme Tanimada. Quoi, impressionner qui que ce soit ? Mais puisque même le chef de police le complimente à ce point, Tanimada est doué, c’est sûr, il n’est pas étonnant qu’il se vante. Mais j’ai ma propre opinion, moi, oui. Et comme j’ai une opinion, je vais tâcher de débusquer le fond de sa pensée en me faisant humble et en l’encourageant, et il se laissera emporter et parlera à tort et à travers. Drôle de type. Lui, il enquête en se basant sur son expérience, son expérience, son expérience, et moi, je vais enquêter avec la science et la logique. Qui pourrait supporter d’être inférieur à un vieil imbécile alors que je suis quelqu’un qui a été renvoyé de l’école à cause de mon goût pour l’enquête ? Lui, il n’arrive pas à expliquer la blessure à la tête, et il se débat en disant qu’on l’a frappé avec une épingle à cheveux. Moi, je l’ai compris clairement dès le premier coup d’œil, et je sais aussi pourquoi il n’avait pas d’effets personnels. C’est bien qu’il ait pensé au tripot, oui, mais quoi, est-ce qu’une femme se trouve mêlée à une bagarre dans un tripot ? Certes, il y a peut-être eu une femme aux cheveux frisés il y a quelques années, mais il n’y a pas de raison qu’une femme soit l’agent direct (la personne qui agit) d’un meurtre. Cela dit, il y a bien des choses que je n’arrive pas encore tout à fait à éclaircir, mais il ne faut pas que je me décourage. D’abord, je vais rentrer à l’auberge et examiner scientifiquement ces cheveux, jusqu’à ce qu’il revienne. Et quand il sera revenu, je l’encouragerai un peu, et si je lui dis : ‘Voilà, je me suis donné du mal à Tsukiji pour me renseigner, mais je n’ai même pas trouvé où se trouvait le tripot’, il se laissera sûrement encore emporter et racontera tout ce qu’il a découvert, tout, oui. C’est une aubaine, les gens ignorants, ils sont faciles à encourager. Pour un type qui a un bel âge comme le sien !"
独言ひとりごちつゝ大鞆は此署を立去りしが定めし宿所にや帰かえりけん扨も此日の将まさに暮んとする頃彼かの谷間田は手拭にて太き首の汗を拭きながら帰り来り直すぐに以前の詰所に入り「オヤ大鞆は、フム彼奴何か思い附ついて何所かへ行たと見えるな」云いつゝ先ず手帳紙入など握つかみ出して卓子ていぶるに置き其上へ羽織を脱ぎ其又上へ帽子を伏せ両肌脱ぎて突々ずか/\と薪水室まかないべやに歩み入りつ手桶の水を手拭に受け絞り切ッて胸の当りを拭きながら斜に小使を見て例の茶かし顔「お前めえアノ大鞆が何時出て行たか知ないか
(小)何でもお前めや様が出為でさしってから半時も経たんべい、独りブックリ/\言こきながら出て行ッたアだ
(谷)フーム何所へ行たか、目当も無い癖に
Tout en marmonnant, Ōtomo quitta le commissariat. Sans doute était-il rentré à son auberge. Sur le point de voir ce jour décliner, Tanimada revint, essuyant la sueur de son cou épais avec une serviette, et entra directement dans le poste de garde où il se trouvait auparavant. "Oh, Ōtomo ? Hum, il semble qu'il ait eu une idée et qu'il soit parti quelque part", dit-il, puis il prit son carnet, son portefeuille, etc., les posa sur la table, enleva sa veste et posa son chapeau dessus, se déshabilla à moitié et entra en trombe dans la pièce où l'on préparait les repas. Il prit de l'eau avec un seau, l'essora sur sa serviette et se frotta la poitrine en regardant de travers le garçon de courses, avec son habituelle expression renfrognée : "Dis-moi, sais-tu à quelle heure Ōtomo est sorti ?
(Le garçon) Je ne sais pas, il ne s'est pas passé une demi-heure depuis que vous êtes parti, monsieur. Il est sorti en marmonnant tout seul.
(Tani) Hum, où est-il allé ? Alors qu'il n'a aucun but.
(小)何だかお前様の事を言ッたアだぜ、私わしが廊下を掃はいて居ると控所の内で谷間田は好年いゝとしイして煽起おだてエ利くッて、彼奴浮々うか/\と悉皆すっかり多舌しゃべって仕舞たと言こきやがッて、エお前様煽起おだてが利きますか谷間田は眼を円くし
「エ彼奴が己の事を煽起が利くッて失敬な奴だ好々よし/\是から見ろ何も教えて遣やらぬから好いワ、生意気な」
と打呟つぶやきつゝ早々拭終り又も詰所に帰りて帽子は鴨居に掛け羽織は着、手帳紙入は懐中に入れ又
「フ失敬な―フ小癪な―フ生意気な」
と続け乍ら長官荻沢警部の控所に行ゆきたり長官に向い谷間田は(無論愛嬌顔で)先ほど大鞆に語りし如く傷の様々なる所より博奕場の事を告げ頓やがて縮れたる髪筋を出して差当りお紺と云える素性すじょう不明の者こそ手掛りなれと説き終りて更に又手帳を出し
「斯う見込を附たから打附ぶっつけに先ず築地の吉きちの所へ行きました、吉に探らせて見るとお紺は昨年の春あたり築地を越して何所へか行き今でも何うかすると築地へ来ると云う噂サも有るが多分浅草辺だろうとも云い又牛込だとも云うのです実に雲を握つかむ様な話しさ、でも先まず差当さしあたり牛込と浅草とを目差して先ず牛込へ行き夫々それ/″\探りを入て置て直すぐ又また車で浅草へ引返しました、何うも汗水垢あせみずくに成て働きましたぜ、車代ばかり一円五十銭から使いました夫是それこれの費用がザッと三円サ、でも先まアヤッとの事に浅草で見当が附つきました(警部は腹の中でフム牛込だけはお負まけだナ、手当を余計せしめようと思ッて)実は斯うなんですお紺の年頃から人相を私の覚えて居るだけの事を云て自分でも聞き又兼かねて頼み附つけの者にも捜らせた所、何だか馬道の氷屋に髪の毛の縮れた雇女が居たと云う者が有るんです今度は直すぐ自分で馳附かけつけました、馳附て馬道の氷屋を片ッぱしから尋ねました所が居無い又帰って能く聞くと―
gpt (Le garçon) "On aurait dit qu'ils parlaient de toi, tu sais. Pendant que je balayais le couloir, dans la salle d'attente, Tanimada racontait que, malgré ton âge, tu te laisses facilement flatter et que sous l'effet de quelques compliments, tu finis par tout raconter sans réserve. Il a dit ça en se moquant, tu vois ! Est-ce que toi aussi, tu cèdes si facilement à la flatterie ?"
prplx (Le garçon) Il disait quelque chose à votre sujet, vous savez. Pendant que je balayais le couloir, depuis la pièce de repos, Tanimada disait que, même à son âge, il était facile de vous flatter, que vous vous laissiez aller à tout raconter sans réserve. Il disait : "Alors, vous vous laissez flatter, hein ?"
Tanimada, les yeux ronds de surprise, s'exclama :
"Quoi ? Ce type ose dire que je suis influençable ? Quel insolent ! Très bien, qu’il voie ce qui l’attend : je ne lui apprendrai plus rien désormais, tant pis pour lui !"
Tout en marmonnant ainsi, il termina rapidement son nettoyage, retourna à son poste, accrocha son chapeau à la cimaise, remit son haori, glissa son carnet et son portefeuille dans sa poche, et continua à maugréer :
"Pff, quel manque de respect… Pff, quelle insolence… Pff, quelle prétention…"
Puis il se rendit dans la salle d'attente du commissaire Ogisawa.
Tanimada a ouvert de grands yeux : "Hein ? Il dit que je me laisse flatter, quel culot ! Très bien, tu vas voir, je ne lui apprendrai plus rien, tant pis pour lui, quel insolent !" marmonnait-il en terminant rapidement de s’essuyer, puis il retourna dans la salle de repos, accrocha son chapeau à la porte, remit sa veste, rangea son carnet et son portefeuille dans sa poche, et tout en continuant à grommeler "Quel culot… quel impertinent… quel insolent…", il se dirigea vers la salle de repos du chef de police, le commissaire Ogisawa.
Devant le commissaire (évidemment en arborant son visage le plus aimable), Tanimada rapporta, comme il l'avait fait plus tôt auprès d’Ōtomo, ses déductions tirées des diverses blessures, et il évoqua l'existence d'une salle de jeux clandestine.
Il ajouta bientôt une information capitale : l'indice principal était une femme inconnue nommée Okon, caractérisée notamment par ses cheveux crépus.
Là, Tanimada, affichant bien sûr un visage aimable, raconta au chef ce qu’il avait dit à Ōtomo un peu plus tôt à propos des différentes blessures et du tripot, puis il sortit la mèche de cheveux frisés, expliquant que la seule piste pour l’instant était cette femme nommée O-Kon, dont l’identité restait inconnue.
Il sortit alors son carnet et poursuivit :
"Après avoir établi cette piste, je suis allé directement chez Kichi, à Tsukiji, pour enquêter. En l’interrogeant, j’ai appris qu’Okon avait quitté Tsukiji au printemps dernier et que, selon certaines rumeurs, elle y revenait parfois. Certains disent qu’elle est maintenant du côté d’Asakusa, d’autres parlent d’Ushigome. Bref, des informations aussi vagues qu’attraper des nuages…
Malgré tout, j'ai décidé de commencer par Ushigome, en fouillant différents endroits, puis je suis immédiatement retourné en voiture à Asakusa.
Il sortit à nouveau son carnet : "J’ai donc suivi cette piste et je suis d’abord allé voir Kichi à Tsukiji. En l’interrogeant, il m’a dit qu’O-Kon avait quitté Tsukiji au printemps dernier, mais que, parfois, elle y revenait ; il y a aussi des rumeurs selon lesquelles elle serait du côté d’Asakusa, ou encore d’Ushigome. Ce sont des histoires bien nébuleuses, mais pour l’instant, j’ai décidé de viser Ushigome et Asakusa, et je suis d’abord allé à Ushigome, où j’ai mené quelques recherches, puis je suis tout de suite reparti en voiture pour Asakusa.
Je peux vous dire que j’ai transpiré à grosses gouttes pour cette affaire, et j'ai dépensé un yen cinquante rien qu’en frais de voiture. En tout, cela m’a coûté environ trois yens. Mais bon, finalement, à Asakusa, j'ai pu obtenir un indice !"
(Le commissaire, intérieurement, se disait : Hum, la partie à Ushigome n'était qu'une excuse pour réclamer plus d'indemnités…)
J’ai vraiment transpiré à force de courir partout, rien que le trajet en voiture m’a coûté un yen cinquante, et au total, j’ai dépensé environ trois yens. Mais finalement, j’ai eu une piste à Asakusa. (Le commissaire pensait en lui-même : “Hum, Ushigome, c’était juste pour gonfler la note et obtenir une prime.”)
Tanimada poursuivit :
"Voici ce que j'ai découvert : en décrivant l'âge et les traits d'Okon autant que ma mémoire me le permettait, en interrogeant moi-même les gens et en envoyant aussi ceux que j'avais missionnés, nous avons trouvé une piste.
Apparemment, il y aurait, à Umamichi, une fille employée chez un marchand de glace, dont les cheveux sont crépus. Alors, j’ai accouru immédiatement et j'ai fait le tour de toutes les boutiques de glace de la rue… Mais elle n'était nulle part.
Quand je suis revenu pour mieux interroger les gens, j'ai appris que—"
En fait, voilà ce qui s’est passé : en décrivant l’âge et le visage d’O-Kon, autant que je m’en souvenais, et en demandant à mes contacts de se renseigner, j’ai appris qu’il y avait une domestique aux cheveux frisés chez un marchand de glace à Umamichi. Je m’y suis donc précipité, j’ai fait le tour de tous les marchands de glace de la rue, mais elle n’y était pas. En rentrant, j’ai mené une nouvelle enquête…
(荻)爾長たらしくては困るズッと端折はしょって/\、全体お紺が居たか居ぬか夫を先に云わんけりゃ
(荻) "Si tu continues à raconter tout ça en longueur, ça ne va pas. Résume, résume ! Au fait, est-ce que ce fameux Okon était là ou pas ? Dis-le d'abord clairement !"
(谷)居ました居ましたけれど昨夜三十四五の男が呼よびに来て夫に連られ直帰るとて出たッ切り今以て帰らず今朝から探して居るけれど行衛も知れぬと申ます、エ怪いじゃ有りませんか的切てっきり爾ですぜ三十四五の男と云うのがアノ死骸ですぜ、夫も詳しくは覚えぬと云いますけれど何どうだか顔が面長くて別に是と云う癖も無く一寸ちょっと見覚えの出来にくい恰好だッたと申ます、左の頬に黒痣あざはと聞きましたら夫は確かに覚えぬが何でも大名縞の単物ひとえものの上へ羽織を着て居たと云う事です、コレは最もう氷屋こおりやの主人も雇人も云う事ですから確かです
(谷) "Oui, elle y était, elle y était. Mais voilà : hier soir, un homme d'environ trente-quatre ou trente-cinq ans est venu la chercher, elle l'a suivi en disant qu'elle rentrait directement, et depuis, elle n'est pas revenue. Ce matin, on a commencé à la chercher, mais impossible de savoir où elle est allée. N'est-ce pas louche ? C’est sûr, c’est très louche ! Cet homme d’une trentaine d’années, c’est exactement le cadavre que nous avons trouvé ! On dit qu'on ne se souvient pas très bien de son visage, mais qu’il avait un visage plutôt allongé, sans trait distinctif particulier, bref, un visage pas facile à retenir. Quand j'ai demandé s'il avait une tache noire sur la joue gauche, on m'a répondu qu'on ne s'en souvenait pas vraiment. Mais il portait, paraît-il, une veste sur un kimono léger à rayures "daimyō-shima" — et cela, aussi bien le patron que les employés de la boutique de glace l’ont confirmé, donc c'est sûr."
(荻)併し浅草の者が築地まで―
(谷)夫も訳が有ますよお紺は氷屋などの渡り者です是までも折々築地に母とかの有る様な話をした事も有り、又店の急いそがしい最中に店を空あけた事も有ます相で
(荻)夫では最もう何どうしてもお紺を召捕らねば
(荻) "Mais tout de même, comment un type d'Asakusa se serait-il rendu jusqu'à Tsukiji ?"
(谷) "Ah, ça, il y a une explication : Okon est une fille qui a changé de travail de boutique en boutique, notamment des boutiques de glace. Elle avait déjà mentionné à plusieurs reprises qu’elle avait une mère ou une proche à Tsukiji. Il semble aussi qu’elle ait déjà déserté son poste en pleine heure d'affluence au magasin ..."
(荻) "Alors, quoi qu’il en soit, il faut absolument retrouver Okon."
(谷)爾ですとも爾だから帰ったのです何でも未だ此府下に隠れて居ると思いますから貴方に願って各警察へ夫々人相なども廻し其外の手配も仕て戴き度いので、私しは是より直に又其浅草の氷屋で何う云う通伝を以てお紺を雇入たか、誰が受人だか夫を探し又愈々築地に居る母とか何とか云う者が有るなら夫も探し又、先の博奕宿が未だ有るか無いか若し有るなら昨夜何の様な者が集ッたか、其所へお紺が来たか来ないか、と夫から夫へ段々と探し詰ればナニお紺が何所に隠れて居ようと直に突留めますお紺さえ手に入れば殺した者は誰、殺された者は誰、其訳は是々と直に分ッて仕舞います」何の手掛も無き事を僅か一日に足らぬ間に早や斯くまでも調べ上しは流石老功の探偵と云う可し、荻沢への説明終りて又も警察署を出て行く、其門前にて
「イヨ谷間田君、手掛りが有あったら聞きかせて呉れ」
と呼留たるは彼の大鞆なり大鞆は先刻宿に帰りてより所謂理学的論理的に如何なる事を調しや知らねど今又谷間田に煽起を利せて彼れが探り得たる所を探り得んと茲に来りし者なる可し去れど谷間田は小使いより聞得し事ありて再び大鞆に胸中の秘密を語らじと思える者なれば一寸と大鞆の顔を見向き
「今に見ろ」
と云いし儘まゝ、後は口の中にて
「フ失敬な―フ小癪な―フ生意気な」
と呟つぶやきながら彼の石の橋を蹈抜ふみぬく決心かと思わるゝばかりに足蹈鳴して渡り去れり大鞆は其後姿を眺めて
「ハテナ、彼奴きゃつ何を立腹したか今に見ろと言ふアノ口振くちぶりではお紺とやらの居所でも突留たかなナニ構う者かお紺が罪人で無い事は分ッて居る彼奴きゃつ夫と知らずに、フ今に後悔する事も知らずに―夫にしても理学論理学の力は剛えらい者だ、タッた三本の髪の毛を宿所の二階で試験して是だけの手掛りが出来たから実に考えれば我ながら恐しいナア、恐らく此広い世界で略ほぼ実まことの罪人を知しったのは己一人だろう、是まで分ッたから後は明日の昼迄には分る、面白い/\、悉皆すっかり罪人の姓名と番地が分るまでは先ず荻沢警部にも黙ッて居て、少しも私わたしには見当が附ませんと云う様な顔をして散々谷間田に誇らせて置て爾だ明日の正午十二時にはサア罪人は何町何番地の何の誰ですと明了めいりょうに言切ッて遣る愉快愉快併し待まてよ唯一通りの犯罪と思ッては少し違う、罪人が何うも意外な所に在るから愈々其名前を打明る日にゃ社会を騒がせるテ、輿論を動かすテ、条約改正の様に諸方で之が為に、演説を開く様になれば差当り己が弁士先ず大井憲太郎君と云う顔だナ―故郷へ錦、愉快/\」大鞆は独り頬笑み警察署へは入らずして其儘又も我宿へブラ/\と帰り去れり
"C’est bien cela, c’est précisément pour cela que je suis rentré. Je pense qu’elle se cache encore quelque part dans cette ville, aussi je souhaiterais que vous, à votre tour, transmettiez son signalement aux différents postes de police, et que vous preniez toutes les autres dispositions nécessaires. Pour ma part, je vais aller tout de suite à la boutique de glace d’Asakusa pour savoir par quel intermédiaire Okon a été engagée, qui l’a recommandée, et chercher à le découvrir. Ensuite, si sa mère, qui serait à Tsukiji, existe vraiment, je la retrouverai aussi. J’irai également vérifier si l’ancienne maison de jeu existe toujours, et si c’est le cas, qui s’y est réuni la nuit dernière, si Okon y est venue ou non. En poursuivant ainsi de fil en aiguille, peu importe où elle se cache, je finirai par la retrouver. Une fois Okon entre mes mains, il sera facile de savoir qui a tué, qui a été tué, et pour quelle raison. Tout sera immédiatement élucidé. "
Le fait que, partant de presque aucun indice, il ait pu en une seule journée rassembler autant d’informations montre à quel point il mérite le titre de vétéran détective.
Après avoir terminé son exposé à Ogisawa, il sortit de nouveau du poste de police.
Devant la porte, quelqu’un l’appela :
— Hé, Tanimada, si tu trouves un indice, tiens-moi au courant !
C’était Otomo.
Otomo, depuis son retour à l'auberge un peu plus tôt, avait dû, selon son habitude, se livrer à quelques raisonnements dits "scientifiques et logiques", et il était revenu ici pour, en flattant Tanimada, essayer de lui soutirer ce qu’il avait découvert.
Mais Taniamada, ayant appris certaines choses du garçon de service, avait décidé de ne plus rien révéler à Ootomo. Il lui jeta à peine un regard et se contenta de dire :
"Tu verras bien."
Puis, marmonnant dans sa barbe :
"Pff, quel malotru… Pff, quel insolent… Pff, quel prétentieux…",
il traversa à grands pas le pont de pierre, d’un air déterminé, et disparut.
Otomo, regardant son dos s’éloigner, se dit :
— Tiens, pourquoi est-il en colère ? Vu son ton, "tu verras bien", il semble qu’il ait réussi à localiser Okon. Bah, peu importe : je sais, moi, qu’Okon n’est pas coupable. Lui, sans s’en douter, va bientôt le regretter...
Mais vraiment, la science et la logique, quelle force incroyable !
Avec seulement trois cheveux trouvés à l’auberge, j’ai réussi à obtenir autant d’indices. Plus j'y pense, plus je trouve cela effrayant, même pour moi.
Sans doute suis-je le seul au monde à connaître maintenant l'identité du véritable criminel.
Et maintenant que j’en suis arrivé là, il ne me reste plus qu’à attendre demain midi pour tout dévoiler.
C’est passionnant !
D’ici à ce que je découvre les noms et adresses exacts des coupables, je vais continuer de faire semblant devant l’inspecteur Ogisawa, en feignant d’ignorer toute piste, et en laissant Tanimada fanfaronner autant qu’il voudra.
Oui, demain, à midi pile, je déclarerai clairement :
"Le criminel est Untel, habitant tel quartier, telle adresse !"
Quel plaisir ! Quel plaisir !
— Attends, cependant... Ce n’est pas un simple crime ordinaire...
Le coupable est dans un endroit totalement inattendu.
Une fois son nom révélé, ce sera un vrai scandale pour la société !
L’opinion publique sera bouleversée, cela déclenchera des discours partout, un peu comme lors de la révision des traités.
S'il y a des meetings organisés à cause de cela, je serai moi-même invité comme orateur, avec la prestance d’un Kentarō Ōi !
Quel triomphe pour retourner au pays natal, quel bonheur, quel bonheur !
Otomo, esquissant un sourire, n’entra pas dans le poste de police, mais retourna en flânant vers son auberge.
アヽ大鞆は如何なる試験を為し如何なる事を発明せしや僅か三本の髪の毛、如何なる理学的ぞ如何なる論理的ぞ谷間田の疑えるお紺は果して全くの無関係なるや、疑団又疑団、明日の午後ひるすぎには此疑団如何に氷解するや
Ah ! Mais quel genre d’examen a donc pratiqué Otomo ? Qu’a-t-il donc découvert à partir de seulement trois cheveux ? Quelle science, quelle logique ? Okon, soupçonnée par Tanimada, était-elle véritablement innocente ? Tant de doutes, tant de doutes encore ! Demain après-midi, comment ces doutes se dissiperont-ils ?
中篇(忖度)
翌六日の正午、大鞆は三筋の髪の毛を恭しく紙に包み水引を掛けぬばかりにして警察署に出頭し先ず荻沢警部の控所に入れり、折柄警部は次の室にて食事中なりしかば其終りて出来るを待ち突如に「長官大変です」荻沢は半拭にて髭の汚れを拭取りながら椅子に憑り「唯だ大変とばかりでは分らぬが手掛でも有たのか
(大)エ手掛、手掛は最初の事です最う悉皆分りました実の罪人が―何町何番地の何の誰と云う事まで」荻沢は怪しみて「何うして分った
(大)理学的論理的で分りました而しかも非常な罪人です実に大事件です」荻沢は殆ど大鞆が俄にわかに発狂せしかと迄に怪しみながら「非常な罪人とは誰だ、名前が分って居るなら先ず其名前を聞きこう
(大)素より名前を言ますが夫より前に私わたしの発見した手続きを申ます、けどが長官、私しが説明して仕舞う迄は此室まへ誰れも入れぬ事に仕て下さい小使其他は申すに及ばず仮令たとい谷間田が帰って来るとも決して無断では入れぬ事に
Le sixième jour, à midi, Ōtomo se présenta au commissariat, tenant respectueusement trois mèches de cheveux enveloppées dans du papier, presque prêtes à être attachées avec un mizuhiki. Il entra d'abord dans la salle d'attente de l'inspecteur Ogisawa. L'inspecteur, qui était alors dans la pièce voisine en train de déjeuner, termina rapidement son repas et, à peine sorti, Ōtomo s'exclama soudainement :
— Chef, c'est très grave !
Ogisawa, tout en essuyant la saleté de sa moustache avec un mouchoir, s'assit sur sa chaise et répondit :
— Dire simplement que c'est grave ne me suffit pas. As-tu trouvé un indice ?
Oui, un indice, c'est la première chose. Mais maintenant, j'ai tout compris, absolument tout. Le véritable coupable, jusqu'à son nom, son adresse, tout !
Ogisawa, intrigué, demanda :
— Comment as-tu compris ?
— Par la logique scientifique. Et c'est un criminel extrêmement dangereux gravité. C'est une affaire majeure.
Ogisawa se demanda presque si Ōtomo n'était pas soudainement devenu fou, mais il poursuivit :
— Qui est ce criminel si dangereux ? Si tu connais son nom, commence par me le dire.
— Bien sûr, je vais le dire, mais d'abord, laissez-moi vous expliquer comment j'ai procédé pour le découvrir. Mais chef, jusqu'à ce que j'aie fini mon explication, je vous prie de ne laisser entrer personne dans cette pièce, pas même le personnel de service, et même si Tanimata revient, qu'il n'entre sous aucun prétexte.
(荻)好々谷間田はお紺の隠伏かくれて居る所が分ったゆえ午後二時までには拘引して来るとて今方出て行たから安心して話すが好い」
荻沢は固もとより心から大鞆の言葉を信ずるに非ず今は恰あたかも外に用も無し且は全く初陣なる大鞆の技量を試さんとも思うにより旁々かた/″\其言う儘に従えるなり
(大)では長官少し暑いけどが茲等こゝらを締しめますよ昨日も油断して独言を吐いって居た所ろ後で見れば小使が廊下を掃除しながら聞て居ました、壁に耳の譬えだから声の洩れぬ様にして置おかねば安心が出来ません」
と云いつゝ四辺の硝子戸を鎖とざして荻沢の前に居直り、紙包みより彼の三筋の髪毛かみのけを取出しつ細語さゝやく程の低き声にて「長官此この髪けを御覧なさい是はアノ死人が右の手に握って居たのですよ
(荻)オヤ貴公も夫を持て居るか谷間田も昨日一本の髪を持て居たが
— D'accord, d'accord, Tanimata est parti arrêter Okan, dont on connaît maintenant la cachette, et il ne reviendra pas avant deux heures. Tu peux donc parler en toute tranquillité.
Ogisawa, sans vraiment croire Ōtomo, n'ayant rien d'autre à faire pour le moment, décida d'écouter, curieux de tester les compétences du débutant Ōtomo.
— Alors, chef, il fait un peu chaud, mais je vais fermer ici. Hier, j'ai été imprudent et j'ai parlé tout seul, mais plus tard, j'ai vu que le garçon de service écoutait tout en nettoyant le couloir. Comme on dit, il faut se méfier des oreilles indiscrètes, alors il vaut mieux s'assurer que rien ne filtre.
Tout en parlant, il verrouilla les portes vitrées autour d'eux, se posta devant Ogisawa, sortit les trois mèches de cheveux de l'enveloppe et, à voix basse, presque en chuchotant, dit :
— Chef, regardez ces cheveux. Ce sont ceux que le mort tenait dans sa main droite.
— Oh, toi aussi tu as ça ? Tanimata avait aussi un cheveu hier.
(大)イエ了いけません谷間田より私しが先へ見附たのです、実は四本握って居たのを私しが先へ廻って三本だけソッと抜て置きましたハイ谷間田は夫に気が附きません初めから唯一本しか無い者と思って居ます」
荻沢は心の中にて(個奴こやつ馬鹿の様でも仲々抜目が無いワえ)と少し驚きながら「夫から何どうした
(大)谷間田は之を縮れ毛と思ってお紺に目を附ました、夫が間違いです若し谷間田の疑いが当れば夫は偶中まぐれあたりです論理に叶った中方あたりかたでは在ません、私しは一生懸命に成て種々の書籍を取出しヤッと髪の毛の性質だけ調べ上げました
(荻)無駄事は成る可く省いて簡単に述のぶるが好いぜ
— Non, ce n'est pas ça. Je les ai trouvés avant Tanimata. En fait, il y en avait quatre, mais j'en ai discrètement pris trois. Tanimata ne s'en est pas rendu compte et pense qu'il n'y en avait qu'un dès le départ.
Ogisawa pensa intérieurement : "Ce gars a l'air idiot, mais il n'est pas si bête", puis demanda :
— Et alors, qu'as-tu fait ?
— Tanimata a cru que c'était un cheveu frisé et a suspecté Okan. Mais il s'est trompé. Si son soupçon s'avère juste, ce ne serait qu'un coup de chance, pas une déduction logique. J'ai alors pris toutes sortes de livres et étudié à fond la nature des cheveux.
— Épargne-moi les détails inutiles et va droit au but.
(大)ハイ無駄事は申しません先ず肝腎な縮れ毛の訳から云いましょう髪の毛の縮れるには夫だけの原因が無くては成ならぬ、何が原因か全体髪の毛は先ず大方円いとした者で、夫が根もとから梢すえまで一様に円いなら決して縮れません何どうかすると中程に摘つかみ挫ひしいだ様に薄ッぴらたい所が有る其扁ひらたい所が縮れるのです、ですから生れ附の縮毛には必ず何所かに扁ひらたい所が有る、若し夫が無ければ本統の縮毛では無い、所で私しが此毛を疏末そまつな顕微鏡に掛けて熟よっく視ました所根もとから梢すえまで満遍なく円い、薄ッぴらたい所は一ツも無い、左すれば是は本統の縮毛で有ません、分りましたか、夫だのに丁度縮毛の様に揺れ/\して居るのは何う云う訳だ、是は結むすんで居るうち附た癖です譬えば真直な髪の毛でもチョン髷に結べば其髷の所だけは解といた後でも揺れて居ましょう、夫と同じ事で此髪も縮れ毛では無い結んで居た為に斯様かように癖が附たのです、ですからお紺の毛では有りません、分りましたか」
荻沢は少し道理もっともなる議論と思い「成る程分わかった天然うまれつきの縮毛ちゞれげで無いからお紺の毛では無いと云うのだナ
— Oui, je ne vais pas m'attarder. D'abord, parlons de la raison pour laquelle les cheveux frisent. Il faut une cause spécifique. En général, les cheveux sont ronds, et s'ils sont uniformément ronds de la racine à la pointe, ils ne friseraient jamais. Mais parfois, il y a une partie aplatie au milieu, comme si elle avait été pincée, et c'est là que les cheveux frisent. Donc, les cheveux naturellement frisés ont forcément une partie aplatie quelque part. S'il n'y en a pas, ce ne sont pas de vrais cheveux frisés.
J'ai examiné ces cheveux au microscope, même s'il était rudimentaire, et ils étaient uniformément ronds de la racine à la pointe, sans aucune partie aplatie. Donc, ce ne sont pas de vrais cheveux frisés. Vous comprenez ? Pourtant, ils semblent ondulés comme des cheveux frisés. Pourquoi ? C'est une ondulation due à une attache. Par exemple, même des cheveux raides, si on les attache en chignon, ils restent ondulés après avoir été défaits. C'est pareil ici : ces cheveux ne sont pas frisés par nature, mais l'ont été à cause d'une attache. Donc, ce ne sont pas les cheveux d'Okan. Vous comprenez ?
Ogisawa, trouvant le raisonnement assez logique, répondit :
— Je vois, donc ce ne sont pas les cheveux d'Okan car ils ne sont pas naturellement frisés.
(大)サア夫が分れば追々云いましょう、僅わずか三本の髪の毛ですけれど斯う云う具合に段々と詮議して行くと色々の証拠が上って来ます貴方先まア御自身の髪の毛を一本お抜なさい奇妙な証拠を見せますから、此証拠ばかりは自分に試験して見ねば誰も誠と思いません先ア欺されたと思って一本お抜なさい、抜て私しの云う通りにすれば期きっと実まことの罪人が分ります」荻沢警部は馬鹿/\しく思えど物は試験ためしと自ら我頭より長サ三四寸の髪の毛を一本抜き取り「是を何うするのだ
(大)其髪の根もとを右向け梢すえを左り向けて人差指と親指の二ツで中程をお摘みなさい
(荻)斯うか
— Voilà, maintenant, continuons. Ce ne sont que trois cheveux, mais en les examinant ainsi, on découvre peu à peu différentes preuves. Chef, arrachez un de vos propres cheveux, je vais vous montrer une preuve étrange. Ce genre de preuve, il faut l'essayer soi-même pour y croire. Allez, arrachez-en un, et si vous faites comme je dis, vous découvrirez le vrai coupable.
L'inspecteur Ogisawa, trouvant cela absurde mais curieux, arracha un cheveu de trois ou quatre centimètres de long de sa propre tête.
— Que dois-je en faire ?
— Orientez la racine du cheveu vers la droite, la pointe vers la gauche, et pincez-le au milieu avec le pouce et l'index.
— Comme ça ?
(大)爾です/\、次に又最もう一本同じ位の毛をお抜なさい、イエナニ何本も抜には及びません唯二本で試験の出来る事ですから僅わずかに最もう一本です、爾々そう/\、今度は其毛を前の毛とは反対あべこべに根を左り向け末を右向て、今の毛と重ね、爾々そう/\其通り後前あとさき互違たがいちがいに二本の毛を重ね一緒に二本の指で摘つまんで、イヤ違ます人差指を下にして其親指を上にして爾う摘むのです、夫で其人差指を前へ突出つきだしたり後へ引たり爾々そう/\詰つまり二本一緒の毛へ捻よりを掛たり戻したりするのですソレ奇妙でしょう二本の毛が次第/\に右と左へズリ抜るでしょう丁度二尾ひきの鰻を打違うちちがえに握った様に一ツは右へ抜け一ツは左りへ抜ぬけて段々とソレ捻れば捻るほど、ネエ、奇妙でしょう
(荻)成る程奇妙だチャンと重かさねて摘んだのが次第/\に此通り最う両方とも一寸ほどズリ抜ぬけた
— Oui, c’est cela, exactement. Maintenant, arrachez encore un cheveu d’à peu près la même longueur. Non, il n’est pas nécessaire d’en arracher plusieurs, deux suffisent pour l’expérience. Voilà, encore un. Cette fois, orientez la racine de ce cheveu vers la gauche et la pointe vers la droite, à l’inverse du précédent, puis superposez-le à l’autre. Voilà, comme cela, croisez-les tête-bêche, puis pincez-les ensemble entre deux doigts. Non, ce n’est pas ça : mettez l’index en dessous et le pouce au-dessus, et pincez ainsi. Ensuite, avancez et reculez l’index, comme cela, en tordant puis relâchant les deux cheveux ensemble. Étrange, n’est-ce pas ? Les deux cheveux vont peu à peu glisser, l’un vers la droite, l’autre vers la gauche, exactement comme deux anguilles que l’on tiendrait par la queue ; l’un glisse à droite, l’autre à gauche, et plus vous tordez, plus cela se produit. N’est-ce pas curieux ?
— En effet, c’est étrange. Bien serrés ensemble, ils ont fini par glisser chacun d’environ un centimètre de chaque côté.
(大)夫は皆根もとの方へずり抜るのですよ、根が右に向むかって居るのは右へ抜け根が左へ向むいて居るのは左へ抜けて行くのです
(荻)成る程爾だ何どう云う訳だろう
(大)是が大変な証拠に成るから先ず気永くお聞なさい、斯様にズリ抜ると云う者は詰り髪の毛の持前です、極々ごく/\度の強い顕微鏡で見ますと総て毛の類には細かな鱗うろこが有ります、鱗が重なり重なッて髪の外面うわべを包んで居ます丁度筍の皮の様な按排式あんばいしきに鱗は皆根から梢すえへ向て居るのです、ですから捻よりを掛たり戻したりする内に鱗と鱗が突張り合てズリ抜ぬけるのです
(荻)成る程爾かな
(大)未だ一ツ其鱗の早く分る事は髪の毛を摘んで、スーッと素扱すごいて御覧なさい、根もとから梢すえへ扱こく時には鱗の順ですから極ごく滑なめらかでサラ/\と抜けるけれど梢より根へ扱く時は鱗が逆ですから何と無く指に膺こたえる様な具合が有て何どうかするとブル/\と輾きしる様な音がします
— Voilà, ils glissent tous vers la racine. Celui dont la racine est à droite glisse à droite, celui dont la racine est à gauche glisse à gauche.
— C’est vrai, mais pourquoi donc ?
— C’est une preuve importante, écoutez bien. Si cela se produit, c’est à cause de la nature même du cheveu. Sous un microscope puissant, on voit que tous les poils ont de minuscules écailles, qui se superposent et recouvrent la surface du cheveu, comme la peau d’un bambou. Toutes ces écailles sont orientées de la racine vers la pointe. Donc, quand on tord ou qu’on relâche les cheveux, les écailles se frottent et les cheveux glissent ainsi.
— Je vois, c’est donc cela.
— Il y a encore un moyen simple de le vérifier : prenez un cheveu, et faites-le glisser entre vos doigts de la racine vers la pointe, c’est très lisse, mais si vous le faites de la pointe vers la racine, vous sentirez une légère résistance, parfois même un petit bruit de frottement.
(荻)成る程爾だ順に扱けば手膺てごたえは少しも無いが逆に扱けば微かに手膺えが有る
(大)サア是で追々に分ります私しは此三筋の髪の毛を其通りして幾度も試してみましたが一本は逆毛ですよ、是は最もう死骸の握って居る所を其儘取ッて堅く手帳の間へ挿み大事にして帰ッたのだから途中で向むきの違う事は有ません此三筋を斯う握って居たのです、其中でヘイ此一本が逆髪さかげです外の二本とは反対に向て居ます
(荻)成る程
(大)サア何うです大変な証拠でしょう
(荻)何故―
(大)何故だッて貴方、人間の頭へは決して鱗の逆に向た毛の生はえる者では有りません、何どの様な事が有あっても生はえた儘の毛に逆髪さかげは有ません、然るに此三本の内に一本逆毛さかげが有るとは何故でしょう即ち此一本は入毛いれげです、入毛や仮環《かもじ》などには能く逆毛の在る者で女が仮環を洗ッて何うかするとコンガラかすのも矢張やっぱり逆毛が交ッて居るからの事です逆毛と順の毛と鱗が掛り合うからコンガラかッて解とけぬのです頭の毛ならば順毛ばかりですから好よしんばコンガラかッても終には解とけます夫や最もう女髪結に聞きいても分る事
— C’est vrai, dans un sens c’est lisse, dans l’autre il y a une légère résistance.
— Voilà, vous comprenez. J’ai fait de nombreuses fois cette expérience avec ces trois cheveux, et l’un d’eux est un cheveu inversé. Je l’ai pris tel quel de la main du cadavre, bien serré dans mon carnet, donc il n’a pas pu changer d’orientation en chemin. Parmi les trois, celui-ci est inversé, orienté à l’opposé des deux autres.
— Je vois.
— C’est une preuve capitale, n’est-ce pas ?
— Pourquoi donc ?
— Parce qu’il est impossible qu’un cheveu pousse à l’envers sur la tête d’un humain. Quelle que soit la situation, un cheveu naturellement implanté ne peut être inversé. Or, parmi ces trois cheveux, il y en a un qui l’est. Cela signifie que ce cheveu vient d’une postiche ou d’un faux chignon, où l’on trouve souvent des cheveux inversés. Quand une femme lave une postiche et qu’elle s’emmêle, c’est justement parce que des cheveux inversés s’y trouvent, et ils s’accrochent aux autres, ce qui rend le démêlage difficile. Sur une tête naturelle, tous les cheveux sont dans le même sens, donc même s’ils s’emmêlent, on finit toujours par pouvoir les démêler. C’est quelque chose que tout coiffeur sait.
(荻)夫が何の証拠に成る
(大)サア此三本の中に逆毛が有て見れば是は必ず入毛です此罪人は頭へ入毛を仕て居る者です
(荻)夫なら矢ッ張り女では無いか女より外に入毛などする奴は無いから
(大)爾です私しも初は爾思いましたけれど何どうも女が斯う無惨むざ/\と男を殺すとは些ちと受取憎いから色々考えて見ますと、男でも一ツ逆毛の有る場合が有ますよ、夫は何かと云うに鬘かつらです鬘や仮面めんには随分逆毛が沢山交ッて居ます夫だから私しは若しや茶番師が催おしの帰りとか或は又仮粧蹈舞ファンシーボールに出た人が殺したでは無いかと一時は斯も疑ッて見ました併し大隈伯が強硬主義を取てから仮粧蹈舞は悉皆すっかり無くなるし夫かとて立茶番たちちゃばんも此頃は余り無い、夫に逆毛で無い後の二本を熟よく検めて見ると其根の所が仮面めんや鬘から抜ぬけた者で無く全く生はえた頭から抜た者です夫は根の附て居る所で分ります殊に又合点の行かぬのは此この縮ちゞれ具合です、既に天然うまれつきの縮毛では無く全く結癖ゆいぐせで斯う曲ッて居るのですから何どう云う髪を結べば此様な癖が附ましょう、私しは宿所へ来る髪結にも聞きましたが何どうも分らぬと云いました、爾すれば最もう全然すっかり分らん、分らんのを能く/\考えて見ると有りますワエ此通り髪の毛に癖の附く結い方が、エ貴方何うです、此癖は決して外では無い支那人ですハイ確に支那人の頭の毛です
— Mais en quoi cela constitue-t-il une preuve ?
— S’il y a un cheveu inversé parmi les trois, cela prouve qu’il s’agit d’un cheveu ajouté. Le coupable porte donc une postiche.
— Alors, ce serait une femme ? Il n’y a que les femmes qui portent des postiches.
— C’est ce que j’ai pensé au début, mais il est difficile d’imaginer une femme tuer un homme de façon aussi brutale. Mais il existe un cas où un homme peut avoir un cheveu inversé : s’il porte une perruque. Les perruques et les masques sont souvent faits de cheveux inversés. J’ai donc pensé un moment qu’il pouvait s’agir d’un acteur de théâtre ou de quelqu’un ayant assisté à un bal costumé. Mais depuis que le comte Ōkuma a adopté une politique plus stricte, les bals costumés ont disparu, et les spectacles de théâtre sont rares. En examinant les deux autres cheveux, on voit clairement qu’ils proviennent d’une tête naturelle, à la racine encore attachée. Ce qui est encore plus étrange, c’est cette ondulation. Ce n’est pas une frisure naturelle, mais une ondulation due à une attache. J’ai même demandé à un coiffeur, mais il n’a pas su me dire quel genre de coiffure pouvait donner une telle marque. J’ai donc réfléchi, et il existe bien une façon de coiffer qui donne cette marque : c’est celle des Chinois. Oui, ce sont des cheveux de Chinois.
荻沢警部は暫し呆れて目を見張りしが又暫し考えて
「夫では支那人が殺したと云うのか
(大)ハイ支那人が殺したから非常な事件と云うのです、固より単に人殺しと云うだけの罪ですけれど支那人と有あって見れば国と国との問題にも成兼なりかねません事に由ては日本政府から支那政府へ―
(荻)併し未だ支那人と云う証拠が充分に立たゝぬでは無いか
(大)是で未だ証拠が立ぬと云うは夫や無理です、第一此罪人を男か女かとお考えなさい、アノ傷で見れば死しぬる迄に余ほど闘った者ですが女ならアレほど闘う中に早く男に刃物を奪取うばいとられて反対あべこべに殺されます、又背中の傷は逃にげた証拠です、相手が女なら容易の事では逃げません、夫に又女は―
L’inspecteur Ogisawa resta un moment stupéfait, puis, après réflexion, demanda :
— Cela veut dire que c’est un Chinois qui a tué ?
— Oui, c’est pour cela que je dis que c’est une affaire très grave. Ce n’est pas seulement un meurtre, mais si le coupable est chinois, cela peut devenir un problème diplomatique entre nos deux pays, et le gouvernement japonais pourrait être amené à s’expliquer auprès du gouvernement chinois…
— Mais tu n’as pas encore de preuve suffisante que c’est un Chinois.
— Dire qu’il n’y a pas de preuve, c’est exagéré. D’abord, réfléchissez : le coupable est-il un homme ou une femme ? Vu la blessure, la victime a dû se battre longtemps avant de mourir. Si c’était une femme, elle aurait été désarmée et tuée rapidement. De plus, la blessure dans le dos prouve que la victime a tenté de fuir. S’il s’agissait d’une femme, il n’aurait pas été si facile de s’échapper. Et puis, une femme…
(荻)イヤ女で無い事は理屈に及ばぬ箱屋殺しの様な例はなしも有るけれど夫は不意打、アノ傷は決して不意打で無く随分闘った者だから夫は最もう男には違い無い
(大)サア既に男とすれば誰が一尺余りの髪けを延のばして居ますか代言人の中には有あるとか言いますけれど夫は論外、又随分チョン髷も有りますが此髪の癖を御覧なさい揺れて居る癖を、代言人や壮士の様な散ちらし髪げでは無論、此癖は附かず、チョン髷でも同じ事、唯だ此癖の附くのは支那人に限ります、支那人の頭は御存ごぞんじでしょう、三ツに分て紐に組ます、解といても癖直しをせぬ中は此通りの曲くせが有ます根もとから梢すえまで規則正しくクネッて居る所を御覧なさい夫に又支那人の外には男で入毛する者は決して有りません支那人は入毛をするのみならず夫で足たらねば糸を入れます、此入毛と云い此縮れ具合と云い是が支那人で無ければ私しは辞職します、エ支那人と思いませんか」
— Non, il n’est même pas nécessaire d’argumenter pour dire que ce n’est pas une femme. Il existe bien des cas comme le meurtre du porteur où une femme tue par surprise, mais là, ce n’est pas un coup en traître : vu les blessures, il y a eu un véritable combat, c’est donc forcément un homme.
— Alors, s’il s’agit d’un homme, qui donc porte des cheveux de plus de trente centimètres ? On dit qu’il y a des avocats qui le font, mais c’est hors de propos. Il y a bien aussi des hommes avec un chignon, mais regardez l’ondulation de ces cheveux, ce balancement. Ni les avocats ni les patriotes aux cheveux épars n’auraient de telles marques, même avec un chignon, c’est pareil. Seuls les Chinois portent ce type d’ondulation. Vous connaissez la coiffure des Chinois : ils divisent les cheveux en trois, les tressent avec un cordon, et même défaits, tant qu’ils ne sont pas redressés, ils gardent cette ondulation régulière de la racine à la pointe. Et puis, à part les Chinois, aucun homme ne porte de postiche. Les Chinois non seulement portent des postiches, mais s’ils n’en ont pas assez, ils ajoutent du fil. Entre la postiche et cette ondulation, si ce n’est pas un Chinois, je démissionne. Vous ne pensez pas que c’est un Chinois ?
荻沢は一応其道理あるに感じ猶なお彼かの髪の毛を検めるに如何にも大鞆の云う通りなり「成るほど一理屈あるテ
(大)サア一理屈あると仰有る柄からは貴方も最もう半信半疑と云う所まで漕こぎつけました貴方が半信半疑と来れば此方の者です私しも是だけ発明した時は尚まだ半信半疑で有たのです、所が後から段々と確な証拠が立たって来るから遂に何どうしても支那人だと思い詰め今では其住居其姓名まで知て居ます、其上殺した原因から其時の様子まで略ぼ分って居ます、夫も宿所の二階から一足も外へ蹈出さずに探り究めたのです
(荻)夫では先ず名前から云うが好い
Ogisawa, trouvant ce raisonnement logique, examina à nouveau le cheveu et constata effectivement que ce que disait Ōtomo était juste.
— Il y a effectivement du sens dans ce que tu dis.
— Maintenant que vous reconnaissez qu’il y a du sens, vous commencez à douter, n’est-ce pas ? Moi aussi, au début, j’étais à moitié convaincu. Mais ensuite, de plus en plus de preuves sont venues confirmer mon hypothèse, au point que je suis désormais certain qu’il s’agit d’un Chinois, et je connais même son adresse et son nom. J’ai compris la raison du meurtre et la scène dans ses grandes lignes, et cela sans même sortir une seule fois de la pension, simplement en enquêtant depuis le deuxième étage.
— Alors, commence par donner son nom.
(大)イエ名前を先さき云いって仕舞ては貴方が終りまで聞きかぬから了いけません先ずお聞なさい、今度は傷の事から申します、第一はアノ背中に在る刃物の傷ですが是は怪あやしむに足りません、大抵人殺は刃物が多いから先ず当前あたりまえの事と見逃して扨て不審儀ふしぎなのは脳天の傷です、医者は槌で叩いたと云いますし、谷間田は其前に頭挿かんざしでゞも突ただろうかと怪んで居ますが両方とも間違いです、何より前さきに丸く凹込めりこんで居る所に眼を留とめねば成ません、槌で叩たなら頭が砕けるにもしろ必ず膨揚はれあがります決して何日いつまでも凹込んで居ると云う筈は無い、夫だのにアノ傷が実際凹込んで居るのは何どう云う訳でしょう、是は外でも無いアレ丈の丸い者が頭へ当って当ッた儘で四五分間も其所を圧附おしつけて居たのです、其中に命は無くなるし血は出て仕舞い膨上はれあがるだけの精が無く成なった、サア精の無く成た後で其丸い者を取たから凹込切めりこみぎりに成たのです、夫なら其丸の者は何か、何うして爾長い間頭を圧附けて居たのか是が一寸ちょっと合点の行きにくい箇条、併しナニ考えれば訳も無い事です、其説明は先ず論理学の帰納法に従って仮定説から先に言いわねば分らぬ、此闘いは支那人の家の高い二階ですぜ、一方が逃る所を背後うしろから二刀ふたかたな三刀追打に浴せ掛たが、静かに坐って居るのと違い何分にも旨よく切れぬ夫だから背中に縦の傷が幾個いくつも有る一方は逃げ一方は追う内に梯子段の所まで追詰た、斯うなると死物狂い、窮鼠却て猫を食はむの譬えで振向いて頭の髪を取とろうとした、所が悲しい事には支那人の頭は前の方を剃すって居るから旨く届かぬ僅に指先で四五本握つかんだが其中に早や支那人の長い爪で咽笛のどぶえをグッと握まれ且つ眉間を一ツ切砕きりくだかれウンと云って仰向に脊うしろへ倒れる、機はずみに四五本の毛は指に掛った儘で抜けスラ/\と尻尾の様な紐が障さわる其途炭とたん入毛だけは根が無いから訳も無く抜けて手に掛る。倒れた下は梯子段ゆえドシン/\と頭から背せなから腰の辺あたりを強く叩きながら頭が先に成なって転げ落おちる、落た下に丁度丸い物が有あったから其上へヅシンと頭を突く、身体の重サと落て来る勢いでメリ/\と凹込めりこむ、上から血眼で降おりて来て抱起すまでには幾等いくらかの手間が有る其中に血が尽きて、膨上ふくれあがるだけの勢が消きえたのです、背中から腰へ掛け紫色に叩かれた痕や擦剥すりむいた傷の有るのは梯子段の所為せい、頭の凹込は丸い物の仕業、決して殺した支那人が自分の手で斯う無惨な事をしたのでは有ありません、何うです、是でも未だ分りませんか
— Non, si je commence par le nom, vous n’écouterez pas la suite. Écoutez d’abord. Parlons d’abord des blessures. La première, celle du dos, n’a rien d’étonnant : les meurtres sont souvent commis avec une arme blanche. Ce qui est étrange, c’est la blessure au sommet du crâne. Le médecin dit que c’est un coup de marteau, et Tanimata se demande si ce n’est pas un coup de peigne ou d’épingle à cheveux, mais ils se trompent tous les deux. Ce qu’il faut regarder, c’est la forme arrondie et enfoncée de la blessure. Si on avait frappé avec un marteau, le crâne aurait éclaté et aurait gonflé, il n’aurait jamais pu rester enfoncé aussi longtemps. Or, la blessure est réellement enfoncée. Pourquoi ? C’est qu’un objet rond, de cette taille, a frappé la tête et y est resté appuyé pendant quatre ou cinq minutes. Pendant ce temps, la victime est morte, le sang a coulé, et il n’y avait plus assez de force pour que la bosse se forme. Après la mort, on a retiré l’objet rond, ce qui a laissé l’enfoncement. Alors, qu’est-ce que cet objet rond ? Pourquoi est-il resté si longtemps appuyé sur la tête ? C’est difficile à comprendre, mais en y réfléchissant, ce n’est pas si compliqué. Je vais expliquer en suivant la méthode inductive de la logique. Ce combat a eu lieu au deuxième étage, dans la maison du Chinois. L’un essayait de fuir, l’autre l’a poursuivi et l’a frappé à deux ou trois reprises dans le dos, mais comme la victime était en mouvement, les coups n’ont pas été mortels, d’où plusieurs blessures verticales sur le dos. L’un fuyait, l’autre poursuivait, jusqu’à l’escalier. Là, c’était une lutte à mort : acculé, la victime s’est retournée et a tenté de saisir les cheveux de son agresseur. Mais, hélas, la tête des Chinois est rasée sur le devant, il n’a pu attraper que quatre ou cinq cheveux, mais à ce moment, le Chinois, avec ses longs ongles, lui a saisi la gorge et lui a fendu le front d’un coup, puis la victime est tombée en arrière, emportant les cheveux arrachés, et a dévalé l’escalier, heurtant violemment la tête, le dos et la taille. En bas, il y avait un objet rond : la tête l’a percuté de plein fouet, et sous le poids du corps, la blessure s’est enfoncée. Pendant que l’agresseur descendait en courant et le relevait, le sang s’était déjà vidé, et il n’y avait plus assez de force pour que la bosse se forme. Les marques violettes du dos et de la taille, ainsi que les écorchures, viennent de la chute dans l’escalier. L’enfoncement du crâne, c’est l’objet rond qui l’a causé. Ce n’est pas le Chinois qui a fait cela de ses propres mains. Alors, vous comprenez maintenant ?
(荻)フム仲々感心だ、当る当らんは扨置いて初心の貴公が斯う詳しく意見を立たてるは兎に角感心する、けれど其丸い者と云うのは何だえ
(大)色々と考えましたが外の品では有ません童子こどもの旋まわす独楽こまであります、独楽だから鉄の心棒が斜に上へ向むかって居ました其証拠は錐を叩き込だ様な深い穴が凹込の真中に有ます
(荻)併し頭が其心棒の穴から砕くだける筈だのに
(大)イヤ彼あの頭は独楽の為に砕くだけたのでは無く其実、下まで落着かぬ前に梯子の段で砕けたのです独楽は唯アノ凹込を拵えただけの事です(荻)フム成る程爾かなア
(大)全く爾です既に独楽が有たとして見れば此支那人には七八歳以上十二三以下の児こが有ます
(荻)成る程爾だ
— Hum, c’est impressionnant. Que tu aies raison ou non, je suis admiratif de voir un débutant raisonner ainsi. Mais cet objet rond, qu’est-ce que c’est ?
— J’y ai beaucoup réfléchi, et ce ne peut être qu’une toupie d’enfant. Une toupie, donc avec un axe de fer pointé vers le haut. La preuve, c’est qu’il y a un trou profond au centre de l’enfoncement, comme si on avait enfoncé une vrille.
— Mais alors, la tête aurait dû éclater à partir de ce trou.
— Non, la tête n’a pas été brisée par la toupie. En réalité, elle a été brisée en tombant sur les marches de l’escalier. La toupie n’a fait que créer l’enfoncement.
— Je vois, c’est donc cela.
— Oui, et s’il y avait une toupie, cela veut dire que ce Chinois avait un enfant de sept à treize ans.
— Je comprends.
(大)此証拠は是だけで先ず留とめて置きまして再び髪の毛の事へ帰ります、私しは初め天然の縮毛で無い事を知しった時、猶お念の為め湯気で伸して見ようと思い此一本を鉄瓶の口へ当あてて、出る湯気にかざしました、すると意外千万な発明をしたのです実は罪人の名前まで分ったと云うも全く其発明の鴻恩です、其発明さえ無けりゃ何どうして貴方、名前まで分りますものか」
荻沢も今は熱心に聞く事と為り少し迫込せきこみて
「何ど、何う云う発明だ
— Je laisse cette preuve pour l’instant et reviens aux cheveux. Quand j’ai compris que ce n’était pas une frisure naturelle, j’ai voulu en avoir le cœur net et j’ai exposé un cheveu à la vapeur d’une bouilloire. Et là, j’ai fait une découverte extraordinaire : c’est grâce à cela que j’ai découvert le nom du coupable. Sans cette découverte, jamais je n’aurais pu aller jusqu’au nom.
Ogisawa, maintenant très attentif, demanda avec insistance :
— Quoi ? Quelle découverte ?
(大)斯こうです鉄瓶の口へ当ると此毛から黒い汁が出ました、ハテなと思い能々よく/\見ると、何うでしょう貴方、此毛は実は白髪しらがですぜ白髪を此様に染めたのですぜ、染てから一週間も経つと見え其間そのあいだに五厘ばかり延びてコレ根の方は延びた丈け又白髪に成て居ます
(荻)成る程白髪だ、熟よく見れば白髪を染そめた者だ、シテ見ると老人だナ
(大)ハイ私しも初めは老人と見込を附つけましたが猶お考え直して見ると第一老人は身体も衰え、従っては一切の情慾が弱くなり其代り堪弁かんべんと云う者が強く為なって居おりますから人を殺すほどの立腹は致しませず好よしや立腹した所で力が足らぬから若い者を室中へやじゅう追廻おいまわる事は出来ません
(荻)夫も爾だな
— Voilà ce qui s’est passé : en approchant ce cheveu de l’embouchure de la bouilloire, un liquide noir en est sorti. Intrigué, j’ai examiné de plus près, et devinez quoi ? Ce cheveu était en réalité un cheveu blanc, un cheveu blanc qui avait été teint. On dirait que cela fait environ une semaine qu’il a été teint, car il a déjà repoussé d’environ cinq millimètres à la racine, qui est redevenue blanche.
— Effectivement, c’est un cheveu blanc. En y regardant bien, il s’agit d’un cheveu blanchi puis teint. Ce doit donc être un vieil homme.
— Oui, moi aussi, au début, j’ai pensé à un vieil homme, mais en y réfléchissant, il y a un point important : un vieillard, dont le corps est affaibli et les passions atténuées, devient en contrepartie plus patient et tolérant. Il n’irait pas jusqu’à tuer quelqu’un sous le coup de la colère, et même s’il s’énervait, il n’aurait pas la force de poursuivre un jeune homme dans toute la maison.
— C’est vrai.
(大)爾ですから是は左ほどの老人では有りません随分四十に足らぬ中に白髪ばかりに成る人は有ますよ是も其類です、年が若く無ければアノ吝嗇しわんぼうな支那人ですもの何うして白髪を染めますものか、年に似合ず白髪が有て能よく/\見ッとも無いから止やむを得ず染たのです
(荻)是は感服だ実に感服
(大)サア是から後は直じきに分りましょう支那人の中で独楽を弄ぶ位の子供が有あって、年に似合わず白髪が有て、夫で其白髪を染て居る、此様な支那人は決して二人とは有ません
(荻)爾とも/\、だが君は兼て其支那人を知て居たのだな
(大)イエ知りません全く髪の毛で推理したのです
(荻)でも髪の毛で名前の分る筈が無い
— Donc, ce n’est pas un vieillard. Il existe des gens qui, bien qu’ils n’aient pas quarante ans, sont déjà tout blancs. C’est le cas ici. S’il n’était pas jeune, ce Chinois avare n’aurait aucune raison de teindre ses cheveux blancs. C’est parce qu’il est jeune et que ses cheveux sont prématurément blancs qu’il les teint, car c’est disgracieux.
— Je suis impressionné, vraiment impressionné.
— À partir de là, tout devient clair. Parmi les Chinois ayant un enfant assez jeune pour jouer à la toupie, qui ont des cheveux prématurément blancs et les teignent, il n’y en a pas deux.
— Oui, c’est vrai. Mais tu connaissais déjà ce Chinois, n’est-ce pas ?
— Non, je ne le connaissais pas. J’ai tout déduit à partir des cheveux.
— Mais on ne peut pas trouver un nom juste avec des cheveux.
(大)ハイ髪の毛ばかりでは分りません名前は又外に計略を廻らせたのです
(荻)何どの様な計略を
(大)イヤ夫が話しの種ですから、夫を申上る前に先ず貴方に聞て置く事が有ります今まで私しの説明した所に何か不審は有ませんか、若し有れば夫を残らず説明した上で無ければ其計略と其名前は申されません
(荻)爾かな今までの所には別に不審も無いがイヤ待て己は此人殺しの原因が分らぬテ谷間田の云う通り喧嘩から起った事か夫とも又―
(大)イヤ喧嘩では有ません全く遺恨です、遺恨に相違ありません谷間田はアノ、傷の沢山有ると云う一点に目が暗くれて第一に大勢で殺したと考えたから夫が間違いの初です成る程、大勢で附けた傷とすれば喧嘩と云うより外に説明の仕ようが有りません、併し是は決して大勢では無く今も云う通り当人が、逃廻ったのと梯子段から落た為に様々の傷が附たのです矢張り一人と一人の闘いです一ツも大勢を対手と云う証拠は有ません
— Non, pas seulement avec les cheveux : j’ai aussi utilisé d’autres stratagèmes pour découvrir son nom.
— Quels stratagèmes ?
— Justement, c’est le cœur de l’histoire. Mais avant de vous expliquer cela, j’aimerais savoir si vous avez des doutes sur ce que je viens d’exposer. Si c’est le cas, je vous expliquerai tout en détail, sinon je vous parlerai de mon stratagème et du nom.
— Non, jusqu’ici, rien ne me semble douteux… Attends, je ne comprends pas la raison du meurtre. Est-ce, comme le dit Tanimata, une querelle qui a dégénéré, ou bien… ?
— Non, ce n’est pas une querelle, c’est une rancune, une véritable rancune. Tanimata s’est trompé en pensant qu’il y avait plusieurs agresseurs à cause du nombre de blessures. Mais il n’y avait qu’un agresseur, et les nombreuses blessures s’expliquent par la fuite de la victime et sa chute dans l’escalier. C’est donc un duel entre deux personnes, il n’y a aucune preuve d’une attaque collective.
(荻)併し遺恨と云う証拠は
(大)其証拠が仲々入組いりくんだ議論です気永くお聞きゝを願います尤もっとも是ばかりは私しにも充分には分りません唯遺恨と云う事丈が分ったので其外の詳しい所は到底本人に聞く外は仕方が有ません、先ず其遺恨と云う丈の道理を申しましょう」とて掌裏てのひらにて汗を拭いたり
大鞆は一汗拭いて言葉を続け
「第一に目を附け可き所は殺された男が一ツも所持品を持て居無いない一条です、貴方を初め大概の人が是は殺した奴が露見を防ぐ為めに奪い隠して仕舞ッたのだと申ますが決して爾では有りません、若し夫ほど抜目なく気の附く曲者なら自分の髪の毛を握られて居る事にも必ず気が附く筈です然るに髪の毛に気が附かず其儘握らせて有たのは唯最もう死骸さえ捨れば好いとドギマギして死骸を担ぎ出したのです
— Mais quelle est la preuve de cette rancune ?
— La preuve est une question assez complexe, alors je vous demande d’écouter patiemment. D’ailleurs, c’est un point que je ne comprends pas entièrement moi-même : tout ce que j’ai pu établir, c’est qu’il s’agit bien d’une rancune, mais pour les détails, il faudrait interroger l’intéressé lui-même. Je vais d’abord expliquer la logique qui me fait pencher pour une rancune, dit-il en s’essuyant la sueur de la paume.
Après s’être essuyé, Ōtomo reprit :
— Le premier point à observer, c’est que l’homme assassiné ne possédait absolument aucun objet sur lui. Beaucoup, vous y compris, pensent que le meurtrier a tout pris et caché pour éviter d’être découvert, mais ce n’est pas le cas. Si le coupable avait été aussi minutieux, il se serait aussi rendu compte que la victime tenait ses cheveux dans la main ; or, il n’a même pas remarqué cela et a laissé la victime les garder, se contentant de paniquer et de transporter le cadavre pour s’en débarrasser au plus vite.
(荻)フム爾だ所持品を隠す位なら成る程髪の毛も取捨る筈だシテ見ると初はじめから持物は持て居無いなかったのかナ
(大)イエ爾でも有ません持て居たのです、極々下等の衣服みなりでも有ませんから財布か紙入の類は是非持て居たのです
(荻)併し夫は君の想像だろう
(大)何うして想像では有ません演繹法えんえきほうの推理です、好よし又紙入を持ぬにしても煙草入は是非持て居ました彼れは非常な煙草好ですから
(荻)夫が何どうにして分る
(大)夫は誰にも分る事です私しは死骸の口を引開て歯の裏を見ましたが煙脂やにで真黒に染って居ます何どうしても余程の烟草好ずきです煙草入を持て居ない筈は有ません、是が書生上りとか何なんとか云うなら随分お先煙草さきたばこと云う事も有ますけれど彼れは爾で有ません、安物ながら博多の帯でも〆しめて居れば是非最もう腰の廻りに煙草入が有る者です
— Oui, c’est vrai. S’il avait caché les objets, il aurait aussi pris les cheveux. Peut-être que la victime n’avait rien sur elle dès le départ ?
— Non, elle avait bien des objets sur elle. Même avec des vêtements modestes, elle devait avoir un portefeuille ou un porte-monnaie.
— Mais ça, ce n’est qu’une supposition.
— Non, c’est une déduction logique. Même sans portefeuille, il devait avoir un étui à tabac, car c’était un grand fumeur.
— Comment le sais-tu ?
— Cela se voit facilement : j’ai ouvert la bouche du cadavre et vu que l’intérieur des dents était noirci par la nicotine. Il était donc forcément fumeur et devait avoir un étui à tabac. S’il avait été un étudiant, il aurait pu fumer à la sauvette, mais ce n’était pas le cas. Même avec une ceinture bon marché de Hakata, il avait forcément un étui à tabac à la taille.
(荻)夫なら其煙草入や財布抔などが何うして無なくなッた
(大)夫が遺恨だから無なくなったのです遺恨とせねば外に説明の仕様が有ません、遺恨も唯の遺恨では無い自分の身に恨うらまれる様な悪い事が有て常に先の奴を恐れて居たのです、何でも私しの考えでは彼れ余程緩ゆっくりして紙入も取出し煙草入も傍に置き、打寛ろいで誰かと話でも仕て居たのです其所へ不意に恐しい奴が遣やって来た者だから取る者も取合えず逃出したのです夫だから持物は何も無いのです
(荻)而し夫だけでは何うも充分の道理とも思われんが
(大)何故充分と思われません第一背の傷が逃た証拠です自分の身に悪い覚えが無くて何故逃ます、必ず逃る丈の悪い事が有る柄からです、既に悪い事があれば恨まれるのは当前あたりまえです、自分でさえ悪いと思って逃出す程の事柄を先方がて来たとか云う様な訳柄わけがらで
(大)爾です全く爾です、私しも初から奸夫まおとこに違い無いと目を附けて居りましたが誠の罪人が分ってから初て奸夫では無かったのかナと疑いを起す事に成りました
— Alors, pourquoi l’étui à tabac ou le portefeuille ont-ils disparu ?
— C’est à cause de la rancune, il n’y a pas d’autre explication possible. Et ce n’est pas une simple rancune : il avait commis une faute qui lui valait la haine de l’autre, et il vivait constamment dans la crainte de cet homme. À mon avis, il était tranquillement installé, avait sorti son portefeuille et son étui à tabac, et discutait calmement avec quelqu’un. C’est alors que l’homme redouté est arrivé à l’improviste, si bien qu’il n’a pas eu le temps de reprendre ses affaires et s’est enfui précipitamment. Voilà pourquoi il ne restait plus rien sur lui.
— Mais cela ne me paraît pas suffisant comme explication.
— Pourquoi cela ? La blessure dans le dos prouve qu’il fuyait. S’il n’avait rien à se reprocher, pourquoi aurait-il fui ? Il y avait forcément une raison suffisamment grave pour justifier la fuite, donc une faute, donc une rancune.
— Oui, c’est tout à fait cela. D’ailleurs, au début, je pensais aussi qu’il s’agissait sûrement d’un amant, mais après avoir découvert l’identité du véritable coupable, j’ai commencé à douter que ce fût bien le cas.
(荻)夫は何う云う訳で
(大)別に深い訳とても有ませんが実まこ恨まぬ筈は有ません
(荻)夫は爾だ、左すれは貴公の鑑定では先ず奸夫まおとこと見たのだナ奸夫かんぷが奸婦と密しのび逢て話しでも仕て居る所へ本統の所夫おっとの不意に帰っとの罪人は妻が無いのです夫は後で分りました
(荻)併し独楽を廻す位の子が有れば妻が有る筈だが
(大)イエ、夫でも妻は無いのです或は昔し有たけれど死だのか離縁したのか、殊に又其の子と云うのも貰い子だと申します
(荻)貰い子か夫なら妻の無いのも無理ではないが、併し―若し又羅紗緬らしゃめんでも有はせんか
— Pourquoi donc ?
— Il n’y a pas vraiment de raison profonde, mais il n’y avait pas moyen qu’il n’y ait pas de rancune.
— C’est vrai. Donc, d’après ton analyse, tu as d’abord pensé qu’il s’agissait d’un amant, n’est-ce pas ? Un amant surpris en train de rencontrer sa maîtresse par le mari légitime… Mais il s’est avéré par la suite que le coupable n’avait pas de femme.
— Pourtant, s’il a un enfant assez grand pour jouer à la toupie, il devrait avoir une femme, non ?
— Non, même ainsi, il n’a pas de femme. Peut-être en avait-il une autrefois, mais elle est morte ou ils ont divorcé. D’ailleurs, il paraît que l’enfant est un enfant adopté.
— Un enfant adopté ? Dans ce cas, il est logique qu’il n’ait pas de femme. Mais… n’aurait-il pas une maîtresse, une femme entretenue ?
(大)私しも爾思って其所そこも探りましたが、兎に角自分の宅うちには羅紗緬類似の女は一人も居ません
(荻)イヤサ家に居無くとも外へ囲かこって有れば同じ事では無いか
(大)イエ外へ囲って有れば決して此通りの犯罪は出来ません何故と云いうに先まず外妾かこいものならば其密夫みっぷと何所で逢います
(荻)何所とも極らぬけれど爾サ、先ず待合其他の曖昧な家か或は其その囲かこわれて居る自分の家だナ
(大)サ夫だから囲い者で無いと云うのです、第一、待合とか曖昧の家とか云う所だと是程の人殺しが有あって御覧なさい、当人達は隠す積つもりでも其家の者が黙って居ません、警察へ馳附るとか隣近所を起すとか左も無くば後で警察へ訴えるとか何とか其様な事を致します、ですから他人の家で在った事なら此様な大罪が今まで手掛りの出ぬ筈は有ません
— J’y ai aussi pensé et j’ai enquêté, mais il n’y a aucune femme de ce genre chez lui.
— Même si elle n’habite pas chez lui, il pourrait en entretenir une ailleurs, ce serait pareil.
— Non, s’il en avait une ailleurs, il n’aurait jamais pu commettre ce genre de crime. Pourquoi ? Parce qu’avec une maîtresse, où se seraient-ils rencontrés ?
— N’importe où, dans une maison louche ou chez elle, si elle est entretenue ailleurs…
— Justement, c’est pour cela que je dis que ce n’est pas une maîtresse. D’abord, si cela avait eu lieu dans une maison de rendez-vous ou une maison louche, un meurtre aussi grave ne serait pas passé inaperçu. Même si les intéressés voulaient cacher l’affaire, les gens de la maison auraient fini par parler, prévenu la police ou alerté le voisinage, ou bien auraient dénoncé l’affaire plus tard. Donc, si cela s’était passé chez quelqu’un d’autre, il y aurait déjà eu des indices.
(荻)若し其囲われて居る家へ奸夫まおとこを引込で居たとすれば何どうだ
(大)爾すれば論理に叶いません先ず自分の囲われて居る家へ引込む位なら必ず初から用心して戸締を充分に附けて置きます、殊に此犯罪は医者の見立で夜の二時から三時の間と分って居ますから戸締をして有あった事は重々確たしかです、唯に戸締りばかりでは無い外妾かこいものの腹では不意に旦那が戸を叩けば何所から逃にがすと云う事までも前以て見込を附て有るのです夫位の見込の附く女で無ければ決して我わが囲かこわれて居る所へ男を引込むなど左様な大胆な事は出来ませんサア既に斯こうまで手配てくばりが附て居れば旦那が外から戸を叩く、ハイ今開ますと返事して手燭を点つけるとか燐寸まっちを探すとかに紛らせて男を逃します逃した上で無ければ決して旦那を入れません
— Et si l’amant avait été introduit dans la maison de la maîtresse entretenue ?
— Dans ce cas, ce n’est pas logique. Si on fait entrer un amant dans sa propre maison, on prend forcément toutes les précautions, on ferme soigneusement les portes. D’autant plus que, d’après le médecin, le crime a eu lieu entre deux et trois heures du matin : il est donc certain que la maison était bien verrouillée. Et puis, une femme entretenue aurait aussi prévu, si jamais son mari frappait à la porte à l’improviste, comment faire sortir l’amant. Une femme assez prudente pour prévoir cela ne ferait jamais entrer un homme chez elle sans être sûre de pouvoir le faire sortir discrètement. Si elle avait pris tant de précautions, elle aurait répondu à son mari qu’elle ouvrait, allumé une lampe ou cherché des allumettes pour gagner du temps et faire sortir l’homme avant d’ouvrir.
(荻)夫は爾だ、ハテナ外妾かこいもので無し、夫かと云って羅紗緬らしゃめんでも妻でも無いとして見れば君の云う奸夫まおとこでは無いじゃ無いか
(大)ハイ夫だから奸夫とは云いません唯だ奸夫の様な種類の遺恨で、即ち殺された奴が自分の悪い事を知り兼々恐れて居いると云うだけしか分らぬと申ました
(荻)でも奸夫より外に一寸ちょっと其様な遺恨は有るまい
(大)ハイ外には一寸と思い附ません併し六ヶしい犯罪には必ず一のミステリイ(不可思議)と云う者が有ますミステリイは到底罪人を捕えて白状させた上で無ければ何どの様な探偵にも分りません是が分れば探偵では無い神様です、此事件では茲が即ちミステリイです、斯様に奸夫騒ぎで無くては成らぬ道理が分って居ながら其本人に妻が無い是が不思議の不思議たる所です、決して当人の外には此不思議を解く者は有ません
— C’est vrai. Mais alors, s’il ne s’agit ni d’une maîtresse entretenue, ni d’une femme, ni d’une épouse, ce n’était donc pas, comme tu le disais, un amant.
— Oui, c’est pour cela que je ne parle pas d’amant ; il ne s’agit que d’une rancune du même genre, c’est-à-dire que le défunt connaissait une faute du coupable et ce dernier vivait dans la crainte constante d’être dénoncé, voilà tout ce que j’ai pu comprendre.
— Mais à part une histoire d’amant, il n’existe guère d’autre type de rancune de ce genre.
— Non, je n’en vois pas d’autre non plus. Mais dans toute affaire criminelle complexe, il y a toujours un mystère, une part d’inexplicable. Ce mystère, aucun détective ne peut le percer sans avoir arrêté le coupable et obtenu ses aveux. S’il pouvait le faire, ce ne serait plus un détective, mais un dieu. Dans cette affaire, c’est précisément ce point qui reste mystérieux : tout porte à croire à une histoire d’amant, et pourtant, le coupable n’a pas de femme. Voilà ce qui est étrange, et seul l’intéressé pourra l’expliquer.
(荻)爾まで分れば夫で能い最もう其本人の名前と貴公の謂いう、計略を聞きこう
(大)併し是だけで外に疑いは有ませんか
(荻)フム無い唯だ今謂いッたミステリイとかの一点より外に疑わしい所は無い
(大)夫なら申ますが斯こう云いう次第です」
と又も額の汗を拭きたり
— Si tu es arrivé jusque-là, cela me suffit. Dis-moi maintenant le nom du coupable et la ruse dont tu parlais.
— Mais êtes-vous sûr de n’avoir aucun autre doute ?
— Non, à part ce mystère dont tu viens de parler, rien ne me semble douteux.
— Alors, je vais tout vous dire, répondit-il en s’essuyant à nouveau le front.
扨大鞆は言出いいいずるよう
「私しは全く昨日の中に是だけの推理をして罪人は必ず年に似合ぬ白髪が有て夫を旨く染て居る支那人だと見て取とりました、夫に由り先ず谷間田に逢い彼れが何どう云う発明をしたか夫を聞た上で自分の意見も陳のべて見ようと此署を指して宿所を出ました所宿所の前で兼て筆墨初め種々の小間物を売うりに来る支那人に逢あったのです何より先に個奴こやつに問うが一番だと思いましたから明朝沢山に筆を買うから己の宿へ来て呉れと言附て置ました、夫より此署へ来た所丁度谷間田が出て行く所で私しは呼留たれど彼れ何か立腹の体で返事もせず去て仕舞いました夫ゆえ止やむを得ず私しは又宿所へ引返しましたが、今朝に成て案の如く其支那人が参りました、夫を相手に種々の話をしながら実は己の親類に年の若いのに白髪の有て困って居る者が有あるがお前は白髪染粉の類を売はせぬかと問ますと其様な者は売うらぬと云います夫なら若し其製法でも知ては居ぬかと問ましたら自分は知らぬが自分の親友で居留地三号の二番館に居る同国人が今年未だ四十四五だのに白髪だらけで毎いつも自分で染粉そめこを調合し湯に行く度に頭へ塗るが仲々能く染るから金を呉れゝば其製法を聞て来て遣やろうと云います扨は是こそと思いお前居留地三号の二番と云えば昨日も己は三号の辺を通ったが何でも子供が独楽を廻して居た彼あの家が二番だろうと云いました所アヽ子供が独楽を廻して居たなら夫に違いは有ません其子供は即ち今云った白髪のある人の貰い子だと云いました夫より色々と問いますと第一其白髪頭の名前は陳施寧ちんしねいと云い長く長崎に居て明治二十年の春、東京へ上り今では重おもに横浜と東京の間を行通ゆきかよいして居ると云います夫に其気象は支那人に似合ぬ立腹易はらだちやすくて折々人と喧嘩をした事も有ると云いましたサア是が即ち罪人です三号の二番館に居る支那人陳施寧が全く遺恨の為に殺したのです」
Ōtomo poursuivit :
— Dès hier, j’avais déduit que le coupable devait être un Chinois prématurément grisonnant, qui teint ses cheveux. J’ai donc voulu en discuter avec Tanimata, après avoir appris quel était son raisonnement, et je suis sorti de la pension pour venir au commissariat. Mais devant la pension, j’ai rencontré un Chinois qui vendait des pinceaux et autres articles de papeterie, comme il en vient souvent. J’ai pensé qu’il serait plus efficace de l’interroger, alors je lui ai dit de venir me voir le lendemain matin à la pension, sous prétexte d’acheter beaucoup de pinceaux. Puis je suis venu ici, mais Tanimata partait déjà ; je l’ai appelé, mais il est parti sans répondre, visiblement énervé. Je suis donc retourné à la pension. Ce matin, comme prévu, le Chinois est venu, et tout en discutant, je lui ai demandé s’il ne vendait pas de la teinture pour cheveux blancs, en disant que j’avais un jeune parent qui en avait besoin. Il m’a répondu que non, mais qu’il connaissait un compatriote, habitant au numéro 2 du bâtiment 3 de la concession, qui, bien que n’ayant que quarante-quatre ou quarante-cinq ans, avait déjà la tête toute blanche et préparait lui-même sa teinture, qu’il appliquait à chaque bain, et que cela tenait très bien. Il ajouta que, contre un peu d’argent, il pourrait lui demander la recette. J’ai alors pensé que c’était sûrement lui, et j’ai dit : "Hier encore, je suis passé près du bâtiment 3 et j’ai vu un enfant jouer à la toupie devant le numéro 2, ce doit être cette maison." Il m’a confirmé que si un enfant jouait à la toupie, c’était bien là, et que ce garçon était un enfant adopté par ce Chinois aux cheveux blancs. En posant d’autres questions, j’ai appris que cet homme s’appelait Chen Shining, qu’il avait longtemps vécu à Nagasaki, était venu à Tokyo au printemps 1887, et faisait maintenant des allers-retours entre Yokohama et Tokyo. Il avait, paraît-il, un caractère emporté, peu commun chez les Chinois, et s’était déjà battu plusieurs fois. Voilà, c’est lui le coupable : le Chinois Chen Shining, du numéro 2 du bâtiment 3, a tué par rancune.
荻沢は暫し黙然として考えしが
「成る程貴公の云う事は重々尤も髪の毛の試験から推て見れば何うしても支那人で無くては成らず又同じ支那人が決して二人まで有あろうとは思われぬ併し果して陳施寧として見れば先ず清国領事に掛合も附けねばならず兎に角日本人が支那人に殺された事で有るゆえ実に容易ならぬ事件で有る
(大)私しも夫を心配するのです新聞屋にでも之が知れたら一ツの輿論を起しますよ何しろ陳施寧と云うは憎い奴だ、併し谷間田は爾とは知らず未だお紺とかを探して居るだろうナ
斯く云う折しも入口の戸を遽あわただしく引開けて入来るは彼の谷間田なり「今陳施寧と云う声が聞えたが何うして此罪人が分ッたか―
(荻)ヤヽ、谷間田貴公も陳施寧と見込を附けたか
(谷)見込所では無い最もうお紺を捕えて参りました、お紺の証言で陳施寧が罪人と云う事から殺された本人の身分殺された原因残らず分りました
(荻)夫は実に感心だ谷間田も剛えらいが、大鞆も剛い者だ
(谷)エ大鞆が何故剛い―
Ogisawa resta un moment silencieux, puis déclara :
— Ce que tu dis est tout à fait logique. D’après l’examen des cheveux, il ne peut s’agir que d’un Chinois, et il ne saurait y en avoir deux semblables. Mais si c’est vraiment Chen Shining, il faudra en référer au consul de Chine ; après tout, c’est une affaire grave, un Japonais tué par un Chinois.
— C’est aussi ce qui m’inquiète. Si les journaux l’apprennent, cela fera scandale. Ce Chen Shining est vraiment un individu détestable. Mais Tanimata, lui, doit encore chercher Okan, ignorant tout cela.
À ce moment, la porte s’ouvrit brusquement et Tanimata entra :
— J’ai entendu le nom de Chen Shining… comment as-tu découvert que c’était lui le coupable ?
— Tiens, Tanimata, toi aussi tu soupçonnais Chen Shining ?
— Ce n’est pas un simple soupçon, j’ai arrêté Okan et, grâce à son témoignage, j’ai appris que Chen Shining était le coupable, ainsi que l’identité de la victime et la raison du meurtre.
— C’est remarquable, Tanimata, tu es vraiment fort, et toi aussi, Ōtomo.
— Pourquoi dis-tu qu’Ōtomo est fort…
全く谷間田の云いし如くお紺の言立にも此事件の大疑団は氷解したり今お紺が荻沢警部の尋問に答えたる事の荒増あらましを茲に記さん
Comme l’a dit Tanimata, grâce au témoignage d’Okan, le grand mystère de cette affaire s’est enfin dissipé. Voici, en résumé, ce qu’Okan a déclaré lors de l’interrogatoire du commissaire Ogisawa :
妾わらわ(お紺)は長崎の生れにて十七歳の時遊廓に身を沈め多く西洋人支那人などを客とせしが間もなく或人に買取られ上海しゃんはいに送られたり上海にて同じ勤めをするうちに深く妾わらわを愛し初めしは陳施寧と呼ぶ支那人なり施寧は可なりの雑貨商にして兼てより長崎にも支店を開き弟の陳金起ちんきんきと言える者を其支店に出張させ日本の雑貨買入などの事を任まかせ置きたるに弟金起は兎角放埓にして悪しき行い多く殊に支店の金円を遣い込みて施寧の許へとては一銭も送らざる故施寧は自ら長崎に渡らんとの心を起し夫にしてはお紺こそ長崎の者なれば引連れ行きて都合好きこと多からんと終ついに妾を購あがないて長崎に連れ来れり施寧は生れ附き甚だ
Moi, Okan, je suis née à Nagasaki. À dix-sept ans, je suis entrée dans une maison de plaisir, où j’ai reçu beaucoup de clients, occidentaux comme chinois. Peu après, j’ai été achetée par quelqu’un qui m’a envoyée à Shanghai. Là-bas, alors que je continuais le même métier, un Chinois du nom de Chen Shining tomba profondément amoureux de moi. Chen Shining était un important commerçant en articles divers, qui avait aussi une succursale à Nagasaki, gérée par son frère cadet, Chen Jinki. Ce dernier, cependant, était débauché et malhonnête : il dilapidait l’argent de la succursale et n’envoyait jamais un sou à son frère. C’est pourquoi Chen Shining décida de venir lui-même à Nagasaki, pensant que, comme j’en étais originaire, il serait pratique de m’emmener avec lui. Il m’a donc rachetée et ramenée à Nagasaki.
醜き男にして頭には年に似合ぬ白髪多く妾は彼れを好まざれど唯故郷に帰る嬉さにて其言葉に従いしなり頓やがて連つれられて長崎に来り見れば其弟の金起と云えるは初め妾が長崎の廓にて勤めせしころ馴染を重ねし支那人にて施寧には似ぬ好男子なれば妾は何時しかに施寧の目を掠めて又も金起と割無わりなき仲と無なれり去れど施寧は其事を知らず益々妾を愛し唯一人なる妾の母まで引取りて妾と共に住わしめたり母は早くも妾が金起と密会する事を知りたれど別に咎むる様子も無く殊に金起は兄施寧より心広くしてしば/\母に金など贈ることありければ母は反かえって好き事に思い妾と金起の為めに首尾を作る事もある程なりき其内に妾は孰たれかの種を宿し男の子を儲もうけしが固より施寧の子と云いなし陳寧児ちんねいじと名なづけて育てたり是より一年余も経たる頃風ふとせしことより施寧は妾と金起との間を疑い痛いたく怒りて妾を打擲ちょうちゃくし且つ金起を殺さんと迄に猛りたれど妾巧たくみに其疑いを言解いいときたり斯くても妾は何故か金起を思い切る心なく金起も妾を捨すてるに忍びずとて猶お懲りずまに不義の働きを為し居たり、
Chen Shining était un homme laid, avec beaucoup de cheveux blancs pour son âge, et je ne l’aimais pas. Mais j’étais heureuse de rentrer au pays, alors j’ai accepté de le suivre. Une fois à Nagasaki, j’ai découvert que son frère Jinki était le même Chinois que j’avais connu à la maison de plaisir : c’était un bel homme, très différent de Shining, et bientôt, à l’insu de Shining, j’ai renoué une liaison avec Jinki. Shining, ignorant tout, m’aimait de plus en plus, au point de faire venir ma mère pour qu’elle vive avec nous. Ma mère, qui découvrit vite ma relation avec Jinki, ne me fit aucun reproche, d’autant que Jinki était généreux avec elle, lui offrant souvent de l’argent. Elle en vint même à nous aider à nous retrouver en secret.
Peu après, je suis tombée enceinte et ai eu un fils. Bien sûr, nous avons fait passer l’enfant pour celui de Shining, et nous l’avons appelé Chen Neiji. Un peu plus d’un an après, à la suite d’un incident, Shining commença à soupçonner ma relation avec Jinki. Il entra dans une violente colère, me battit, et faillit tuer son frère. Mais j’ai réussi à apaiser ses soupçons. Pourtant, je ne pouvais pas me résoudre à quitter Jinki, et lui non plus ne voulait pas me laisser. Nous avons donc continué notre liaison en cachette.
寧児が四歳の時なりき金起は悪事を働き長崎に居ることが出来ぬ身と為りたれば妾に向いて共に神戸に逃行にげゆかんと勧めたり妾は早くより施寧には愛想尽き只管ひたすら金起を愛したるゆえ左さらば寧児をも連れて共に行かんと云いたるに𦦙《そ》は足手纏いなりとて聞入るゝ様子なければ詮方せんかたなく寧児を残す事とし母にも告げず仕度を為し翌日二人にて長崎より舩ふねに乗りたり後にて聞けば金起は出足であしに臨のぞみ兄の金を千円近く盗み来たりしとの事なり頓やがて神戸に上陸し一年余り遊び暮すうち、
金起の懐中も残り少くなりたれば今のうち東京に往き相応の商売を初めんと又も神戸を去り東京に上り来たるが当時築地に支那人の開ける博奕宿あり金起は日頃嗜たしなめる道とて直ただちに其宿に入込みしも運悪くして僅に残れる金子きんすさえ忽ち失い尽したれば如何に相談せしか金起は妾を其宿の下女に住込ませ己れは「七八チーパー」の小使に雇れたり
Lorsque Neiji eut quatre ans, Jinki commit une mauvaise action et ne put plus rester à Nagasaki. Il me proposa alors de fuir avec lui à Kobe. Depuis longtemps déjà, j’étais lassée de Shining et n’aimais plus que Jinki, aussi lui dis-je que je voulais emmener Neiji avec nous. Mais il refusa, disant que l’enfant serait un fardeau, et ne voulut rien entendre. N’ayant pas d’autre choix, je décidai de laisser Neiji derrière moi, sans même prévenir ma mère, et le lendemain, nous prîmes le bateau à deux depuis Nagasaki. Plus tard, j’appris que, juste avant de partir, Jinki avait volé près de mille yens à son frère.
Arrivés à Kobe, nous y avons passé plus d’un an à mener une vie insouciante. Mais bientôt, l’argent de Jinki vint à manquer, et il décida qu’il valait mieux partir à Tokyo pour y commencer un nouveau commerce. Nous avons donc quitté Kobe pour Tokyo. À cette époque, à Tsukiji, il y avait une maison de jeu ouverte par des Chinois, et Jinki, qui avait l’habitude de fréquenter ce genre de lieux, s’y installa immédiatement. Malheureusement, il perdit en un rien de temps tout ce qui lui restait d’argent. Après réflexion, Jinki me fit engager comme servante dans cette maison de jeu, tandis que lui-même fut embauché comme garçon d’étage dans un "shichihachi chīpā".
此後一年を経て明治二十年の春となり妾も金起も築地に住い難きこと出来たり其因由わけは他ならず彼の金起の兄なる陳施寧商業しょうばいの都合にて長崎を引払い東京に来りて築地に店を開きしと或人より聞たれば当分の中うち分れ/\に住む事とし妾は口を求めて本郷の或る下等料理屋へ住込み金起は横浜の博奕宿へ移りたり或日妾は一日の暇を得たれば久し振に金起の顔を見んと横浜より呼び寄せて共に手を引き此処彼処見物するうち浅草観音に入りたるに思いも掛けず見世物小屋の辺ほとりにて後より「お紺/\」と呼ぶものあり振向き見れば妾の母なり寧児も其傍にあり見違るほど成長したり
Après une année, arriva le printemps de la vingtième année de l’ère Meiji, et il devint difficile pour Jinki et moi de rester à Tsukiji. La raison en était que, pour des raisons commerciales, le frère de Jinki, Chen Shining, avait quitté Nagasaki pour venir ouvrir une boutique à Tsukiji, à Tokyo, selon ce que nous avait appris quelqu’un. Nous avons donc décidé de vivre séparément pour un temps : je me suis fait engager comme servante dans un modeste restaurant à Hongō, tandis que Jinki partit s’installer dans une maison de jeu à Yokohama.
Un jour, ayant obtenu un jour de congé, j’ai voulu revoir Jinki après longtemps, et je l’ai fait venir de Yokohama. Nous sommes allés nous promener main dans la main, visitant divers endroits, et alors que nous entrions dans le temple Sensō-ji à Asakusa, j’ai soudain entendu quelqu’un m’appeler derrière moi : "Okan, Okan !" Je me suis retournée, et c’était ma mère, avec Neiji à ses côtés, qui avait tellement grandi que j’avais du mal à le reconnaître.
「オヤ貴女は(母)お前は先まア私にも云わずに居無く成て夫切それきり便りが無いから何処へ行いったかと思ったら先まア東京へ先まア、而そして先ア金起さんも先まア、寧児覚えて居るだろう是が毎いつも云うお前のお母さんだよ、
お父さんはお前を貰い子だと云う筈だ此れがお前の本統のお父さん、私は先ア前さきへ云わねば成らん事を忘れてサ、お紺や未だ知る舞まいが用心せねば了いけないよ東京へ来たよ、親指が、私もアノ儘世話に成て居て此通り東京まで連つれられて来たがの、今でもお前に大残りに残て居るよ未練がサ、親指は、お前が居無いなくなッた時何どの様に怒ッたゞろう、
— Oh, c’est toi ! (ma mère) Tu es partie sans même me prévenir, et depuis, je n’ai plus eu de nouvelles, je me demandais bien où tu étais passée, et te voilà à Tokyo… Et puis, voilà aussi Jinki… Neiji, tu t’en souviens, c’est ta mère, celle dont je te parle toujours.
Ton père, lui, dit que tu es un enfant adopté, mais voici ton véritable père. Il y a quelque chose que j’aurais dû te dire plus tôt, Okan, tu ne le sais peut-être pas encore, mais il faut que tu fasses attention maintenant que tu es à Tokyo, ton "oyayubi" (père/parent) est là. Moi aussi, je suis restée à ses côtés, et il m’a emmenée jusqu’ici, à Tokyo. Même aujourd’hui, il garde une grande rancœur, il n’a pas oublié… Quand tu es partie, tu te souviens comme il s’est mis en colère…
私まで叩き出すッて、チイ/\パア/\言たがネ、腹立はらたった時やア少すこしも分らんネ、言いうことが、でも後で私しを世話して置けば早晩いつかお前が逢い度く成て帰ッて来るだろうッて、惚のろい事は箝わを掛てるネ日本人に爾して今は何所に、ア爾本郷に奉公、ア爾う可愛相に、金起さんも一緒かえ、ア爾う金起さんは横浜に、ア爾う別々で逢う事も出来ない、ア爾う可愛相に、ア爾う親指の来た事を聞いて、ア爾う可愛相に用心の為め分れてか、ア爾う今日久ぶりに逢ッて、ア爾う可愛相に、夫ではお前斯うお仕な今夜はネ家へ来てお宿りな金起さんと二人で、ナニ浮雲あぶない者か昨日横浜へ行て明後日で無ければ帰らんよイエ本統に恐い事が有る者かイエお泊りなお泊りよ若し何だアネ帰ッて来れば三人で裏口から馳出さアネ、ナニ寧児だッて大丈夫だよ、多舌しゃべりや仕無しないよ本統のお父さんとお母さんが泊るのだもの多舌するものか、ネエ寧児、此子の名前は日本人の様で呼び易くッて好い事ネ隣館おとなりの子は矢ッ張り合の子で珍竹林と云うのだよ可笑おかしいじゃ無いかネエ、だから私が一層の事寧次郎とするが好と云うんだよ、来てお泊りな裏から三人で逃出さアネ、イエ正直な所は私しも最う彼処あすこに居るのは厭で/\成ならないのお前達と一緒に逃げれば好かッた、アヽ時々爾思うよ今でも連れて逃げて呉くれれば好いと、イヽエ口くちには云いわぬけれど本統だよ、来てお泊りな、エ、お前今夜も明あすの晩も大丈夫、イエ月の中に二三度は家を開るよ横浜へ行てサ、其留守は何どんなに静で好だろう是からネ其様そんな時には逃のがさず手紙を遣るから来てお泊りよ、二階が広々として、エお出なネお出よお出なね、お出よう」母は独りで多舌立しゃべりたて放す気色も見えざる故、妾も金起もツイ其気になり此夜は大胆にも築地陳施寧の家に行き広々と二階に寐いね次の夜も又泊り翌々日の朝に成り寧児には堅く口留して帰りたり此後も施寧の留守と為ること分るたびに必ず母より前日に妾の許へ知らせ来る故、妾は横浜より金起を迎え泊り掛けに行きたり、若し母と寧児さえ無くば妾わらわ斯かゝる危き所へ足蹈もする筈なけれど妾の如き薄情の女にも母は懐しく児は愛らしゝ一ツは母の懐しさに引ひかされ一ツは子の愛らしさに引されしなり、去れば其留守前日より分らずして金起を呼び迎える暇なき時は妾唯一人ひとり行きたる事も有り明治二十年の秋頃よりして今年の春までに行きて泊りし事凡およそ十五度も有る程なり、今年夏の初め妾は余り屡々奉公先を空ける故暇を出されて馬道の氷屋へ住込しが七月四日の朝母より
Il a même menacé de me mettre à la porte, il criait "Chii, chii, paa, paa", tu sais, quand il se mettait en colère on ne comprenait rien à ce qu’il disait. Mais après, il disait que si c’était moi qui m’occupais de lui, tôt ou tard tu finirais par vouloir me revoir et tu reviendrais un jour. Il était vraiment naïf, tu sais, comme un Japonais… Et maintenant, où travailles-tu ? Ah, à Hongō, quelle pitié… Et Jinki, il est avec toi ? Non, il est à Yokohama… Vous ne pouvez même pas vous voir, quelle tristesse… Quand il a appris que "oyayubi" (ton père) était arrivé, il s’est inquiété et vous vous êtes séparés, n’est-ce pas ? Aujourd’hui, cela fait longtemps qu’on ne s’était pas vus, quelle pitié… Eh bien, ce soir, venez dormir à la maison, toi et Jinki. Non, ne t’inquiète pas, il n’y a rien à craindre, il est parti à Yokohama hier et ne reviendra pas avant après-demain. Si jamais il rentrait, nous pourrions toujours sortir tous les trois par la porte de derrière. Et Neiji, il ne dira rien, il ne racontera rien, c’est son vrai père et sa vraie mère qui dorment ici, il ne dira rien, n’est-ce pas, Neiji ? Ce prénom, c’est facile à prononcer, ça fait japonais, c’est bien. Le fils des voisins aussi est un enfant adopté, il s’appelle Chintakebayashi, c’est drôle, tu ne trouves pas ? Moi, je préférerais l’appeler Neijirō, ce serait mieux. Venez donc dormir ici, et s’il faut, on s’enfuira tous les trois par derrière. Pour être franche, je n’aime plus du tout rester là-bas, j’aurais préféré m’enfuir avec vous deux. Oui, parfois j’y pense encore, que j’aurais aimé que vous m’emmeniez avec vous. Je ne le dis pas, mais c’est vrai. Venez dormir ici, ce soir ou même demain, il n’y a pas de problème. Deux ou trois fois par mois, la maison est vide quand il part à Yokohama, c’est tellement calme, c’est agréable… Quand ce sera le cas, je t’enverrai une lettre pour que tu viennes dormir ici. Le deuxième étage est spacieux, viens, viens donc, viens !
Ma mère parlait sans s’arrêter, et comme elle ne semblait pas vouloir s’interrompre, Jinki et moi avons fini par nous laisser convaincre. Cette nuit-là, nous avons osé aller dormir dans la grande chambre du deuxième étage de la maison de Chen Shining à Tsukiji. La nuit suivante aussi, puis nous sommes repartis au matin, en recommandant à Neiji de garder le secret. Ensuite, chaque fois que ma mère savait que Shining serait absent, elle me prévenait la veille, et j’allais chercher Jinki à Yokohama pour venir passer la nuit chez eux. Si ma mère et Neiji n’avaient pas été là, jamais je n’aurais pris un tel risque, mais même une femme sans cœur comme moi ne pouvait résister à l’attachement pour sa mère et à la tendresse pour son enfant. Parfois, quand je n’avais pas le temps de prévenir Jinki, j’y allais seule. Entre l’automne de la vingtième année de Meiji et ce printemps, il m’est arrivé de dormir là-bas environ quinze fois. Au début de cet été, à force de m’absenter de mon emploi, j’ai fini par être renvoyée et je me suis installée chez un marchand de glace à Umamichi. Puis, le matin du 4 juillet, j’ai reçu une lettre de ma mère…
「親指は今日午後五時の汽車で横浜へ行き明後日あさってまで確かに帰らぬからきッとお出いで待まって居る」
との手紙来れり妾は暫く金起に逢ぬ事とて恋しさに堪えざれば早速横浜へ端書を出したるに午後四時頃金起来りければ直に家を出で少し時刻早きゆえ或処にて夕飯を喫たべ酒など飲みて時を送り漸ようやく築地に着きたるは夜も早や十時頃なり直ちに施寧の家に入り母と少しばかり話しせし末例の如く金起と共に二階に上り一眠りして妾は二時頃一度目を覚さましたり、見れば金起も目を覚し居て
"Le père (oyayubi) part aujourd’hui à cinq heures par le train pour Yokohama et ne rentrera sûrement pas avant après-demain, alors viens absolument, je t’attends."
J’ai reçu cette lettre de ma mère. N’ayant pas vu Jinki depuis quelque temps et ne pouvant supporter plus longtemps l’attente, je lui ai tout de suite envoyé un mot à Yokohama. Vers quatre heures de l’après-midi, Jinki est arrivé, et nous sommes partis ensemble. Comme il était encore un peu tôt, nous avons dîné quelque part, bu un peu de saké pour passer le temps, et nous sommes finalement arrivés à Tsukiji vers dix heures du soir. Nous sommes entrés directement chez Shining, avons discuté un moment avec ma mère, puis, comme d’habitude, Jinki et moi sommes montés dormir au deuxième étage. Vers deux heures du matin, je me suis réveillée et j’ai vu que Jinki était aussi éveillé.
「お紺、今夜は何と無く気味の悪い事が在る己は最もう帰る」
と云いながら早や寐衣ねまきを脱ぎて衣物きものに更あらため羽織など着て枕頭まくらもとに居直るゆえ妾は不審に思い
「何が其様に気味が悪いのです帰るとて今時分何処へ帰ります
(金)何処でも能よい、此家には寐ねて居れぬ
(妾)何故ですえ
(金)先程から目を醒して居るのに賊でも這入て居るのか押入の中で変な音がする、ドレ其方そっちの床の間に在る其煙草入と紙入を取ッて寄越せ
(妾)なに貴方賊など這入はいりますものか念の為めに見て上あげましょう」
"Okan, ce soir, j’ai un mauvais pressentiment, je préfère rentrer," m’a-t-il dit, tout en retirant déjà son pyjama pour remettre son kimono et son haori, assis près de l’oreiller. Trouvant cela étrange, je lui ai demandé :
"Pourquoi as-tu ce mauvais pressentiment ? Et même si tu veux partir, où irais-tu à cette heure-ci ?"
— N’importe où, mais je ne peux pas rester dormir dans cette maison.
— Pourquoi donc ?
— Depuis tout à l’heure, je suis réveillé, et j’entends un bruit étrange venant du placard, comme si un voleur s’y cachait. Passe-moi l’étui à tabac et le portefeuille qui sont là dans l’alcôve.
— Voyons, tu exagères, il n’y a pas de voleur ici, mais je vais vérifier, pour te rassurer.
と云いながら妾は起きて後なる押入の戸を開けしに個こは如何に中には一人ひとり眠れる人あり妾驚きて「アレー」と云いながら其戸を閉切れば眠れる人は此音に目を覚せしか戸を跳開はねひらきて暴出あれいでたり能く見れば是れ金起の兄なる陳施寧なり、今より考え想い見るに施寧は其子寧児より此頃妾が金起と共に其留守を見て泊りに来ることを聞出し半ば疑い半ば信じ今宵は其実否を試さんとて二日泊りにて横浜へ行くと云いなし家を出たる体に見せかけ明るき中より此押入に隠れ居たるも十時頃まで妾と金起が来らざりし故待草臥まちくたびれて眠りたるなり、殊に西洋戸前とまえある押入の中に堅く閉籠りし事なれば其戸を開く迄物音充分聞えずして目を覚さずに居たる者なり夫は扨置さておき妾は施寧が躍出るを見て転ころがる如くに二階を降しが、金起は流石に男だけ、徒いたずらに逃たりとて後にて証拠と為る可き懐中物などを遺しては何んの甲斐も無しと思いしか床の間の方に飛び行かんとするに其うち早や後より背の辺りを切り附けられたり妾是まではチラと見たれど其後の事は知らず唯斯く露見する上は母は手引せし廉かどあれば後にて妾よりも猶お酷ひどき目に逢うならんと、驚き騒ぎて止まざるゆえ妾は直に其手を取り裏口より一散に逃出せり、夜更なれども麻布の果には兼て、一緒に奉公せし女安宿の女房と為れるを知るに由り通り合す車に乗りて、其許に便たより行きつゝ訳は少しも明さずに一泊を乞いたるが夜明けて後のちも此辺りへは人殺しの評うわさも達せず妾は唯金起が殺されたるや如何にと其身の上を気遣うのみ去れども別に詮方あらざれば何とかして此後の身の振方を定めんと思案しつ又も一夜を泊りたるに今日午後一時過ぎに谷間田探偵入来り種々の事を問われたり固もとより我身には罪と云う程の罪ありと思わねば在りの儘を打明けしに斯くは母と共に引致いんちせられたる次第なり
En disant cela, je me suis levée et j’ai ouvert la porte du placard derrière nous. Quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver une personne endormie ! Effrayée, j’ai refermé la porte en criant "Ah !". Mais le bruit a réveillé la personne, qui a bondi hors du placard : c’était, à bien y regarder, le frère de Jinki, Chen Shining. Après coup, j’ai compris que Shining avait appris de son fils Neiji que je venais profiter de son absence pour passer la nuit ici avec Jinki, et, pris de soupçon, il avait feint de partir à Yokohama pour deux jours, mais s’était en réalité caché dans le placard dès la fin de l’après-midi. Comme nous n’étions arrivés qu’à dix heures, il s’était endormi en attendant, enfermé dans le placard à porte occidentale, d’où il n’avait rien entendu jusqu’à ce que j’ouvre la porte.
Quoi qu’il en soit, en voyant Shining surgir, je me suis précipitée en bas, dévalant l’escalier. Mais Jinki, en homme, ne voulut pas fuir sans récupérer ses affaires, qui pourraient servir de preuves contre lui. Il se dirigea vers l’alcôve, mais fut aussitôt frappé dans le dos par Shining. Je n’ai vu que ce moment-là, et j’ignore la suite. Mais maintenant que notre liaison était découverte, je craignais que ma mère, complice de nos rencontres, ne subisse un sort encore plus cruel que moi. Affolée, je l’ai prise par la main et nous nous sommes enfuies par la porte de derrière. Bien qu’il fût tard, je savais qu’une ancienne collègue, devenue femme d’auberge à Azabu, habitait dans le quartier. Nous avons pris une voiture et sommes allées chez elle, sans rien expliquer, demandant simplement l’hospitalité pour la nuit. Le lendemain matin, il n’était question d’aucun meurtre dans le quartier, et je ne pensais qu’à ce qu’il avait pu advenir de Jinki. Mais n’ayant aucun recours, je me suis résolue à réfléchir à mon avenir, et ai passé une seconde nuit là-bas.
Aujourd’hui, peu après une heure de l’après-midi, le détective Tanimata est arrivé et m’a interrogée sur bien des points. Comme je n’avais pas le sentiment d’avoir commis un crime, j’ai tout raconté sans rien cacher, et c’est ainsi que ma mère et moi avons été amenées ici.
以上の物語りを聞了きゝおわりて荻沢警部は少し考え夫では誰が殺されたのか
(紺)誰が殺されたか夫までは認めませんが多分金起かと思います
(荻)ハテ金起が―併し金起は何どの様な身姿みなりをして居た
(紺)金起は長崎に居る時から日本人の通りです一昨夜は紺と茶の大名縞の単物に二タ子唐桟の羽織を着て博多の帯を〆て居ました
(荻)ハテ奇妙だナ、頭は
(紺)頭は貴方の様な散髪で
(荻)顔に何か目印があるか
(紺)左の目の下に黒痣ほくろが
Après avoir écouté tout ce récit, le commissaire Ogisawa réfléchit un moment :
— Alors, qui a été tué ?
— Je ne peux pas l’affirmer, mais je pense que c’est probablement Jinki.
— Vraiment, Jinki… Et comment était-il habillé ?
— Depuis qu’il était à Nagasaki, il s’habillait comme un Japonais. Avant-hier soir, il portait un kimono rayé bleu et marron, un haori à rayures Karusan, et une ceinture de Hakata.
— C’est étrange… et sa tête ?
— Il avait les cheveux coupés courts, comme vous.
— Avait-il une marque particulière sur le visage ?
— Oui, une tache de naissance noire sous l’œil gauche.
アヽ是にて疑団ぎだん氷解ひょうかいせり殺せしは支那人陳施寧殺されしは其弟の陳金起少も日本警察の関係に非ず唯念の為めに清国領事まで通知し領事庁にて調しらべたるに施寧は俄に店を仕舞い七月六日午後横浜解纜の英国船にて上海に向け出帆したる後の祭にて有たれば大鞆の気遣いし如く一大輿論を引起すにも至らずしてお紺まで放免と為れり去れど大鞆は谷間田を評して
「君の探偵は偶まぐれ中あたりだ今度の事でも偶々たま/\お紺の髪の毛が縮れて居たから旨く行た様な者の若しお紺の毛が真直だッたら無罪の人を幾等いくら捕えるかも知れぬ所だ」
と云い谷間田は又茶かし顔にて
「フ失敬なッ、フ小癪な、フ生意気な」
と呟き居る由よし独り荻沢警部のみは此少年探偵に後来の望みを属し
「貴公は毎いつも云う東洋のレコックになる可しなる可し」
と厚く奨励すると云う
Ainsi, le mystère fut totalement dissipé : le meurtrier était le Chinois Chen Shining, la victime son frère cadet Chen Jinki. L’affaire ne concernait en rien la police japonaise. Par précaution, on en informa le consul de Chine, qui confirma que Shining avait brusquement fermé boutique et, le 6 juillet après-midi, avait embarqué à Yokohama sur un navire britannique à destination de Shanghai. Comme l’avait craint Ōtomo, l’affaire n’éclata pas en scandale public, et même Okan fut relâchée. Pourtant, Ōtomo dit à propos de Tanimata :
"Ton enquête n’est qu’un coup de chance. Cette fois encore, si les cheveux d’Okan n’avaient pas été frisés, tu aurais pu faire arrêter un innocent."
Et Tanimata, d’un air boudeur :
"Pff, quelle insolence… quel toupet…"
Seul le commissaire Ogisawa plaçait de grands espoirs dans ce jeune détective, l’encourageant chaleureusement :
"Tu deviendras sûrement le Lecoq de l’Orient, j’en suis certain."
(明治二十二年九月〈小説叢〉誌発表)
底本:「日本探偵小説全集1 黒岩涙香 小酒井不木 甲賀三郎集」創元推理文庫、東京創元社
1984(昭和59)年12月21日初版
1996(平成8)年8月2日8版
初出:「小説叢」
1889(明治22)年9月
※底本は、物を数える際や地名などに用いる「ヶ」(区点番号5-86)を、大振りにつくっています。
入力:土屋隆
校正:川山隆
2006年1月14日作成
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